11 avril 2020 – Veillée pascale, samedi saint

Photo : Kizoa

Cette nuit où nous veillons dit que notre vie entière doit être comme veille : rester en tenue de travail, garder les lampes allumées, être comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces afin de lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera (Luc 12, 35-36) … La Veillée pascale, c’est le condensé de toute l’aventure du baptisé !

Texte : père Ladis

Suite aux mesures prises par les évêques de Belgique suspendant toutes les célébrations religieuses publiques jusqu’au 19 avril inclus, Romane, comme d’autres, attendra la cérémonie de son baptême …mais son témoignage mérite d’être relayé.

Romane :  »En recevant le baptême, je serai enfant de Dieu »

(…) Pour Romane, 25 ans, la préparation au baptême a démarré il y a un an. L’appel décisif est un pas de plus sur la longue route,pour les adultes,du baptême. Baptême qui, pour tous, aurait dû avoir lieu lors de la veillée pascale.

Photo: www.diocesedenamur.be

Romane Petit est maman de trois enfants : Leah, 7 ans, Théo, 5 ans et Noam, 2 ans et demi. Tous ont été baptisés. A chacun des baptêmes, Romane s’est fait la même réflexion : et si un jour ils me demandent pourquoi ils sont baptisés alors que moi, je ne le suis pas… Finalement, elle en a parlé avec l’abbé Lallemand, son curé. Non seulement le prêtre l’a encouragée mais il l’a aussi incitée à prendre contact avec Robert Sebisaho, diacre permanent très investi dans le baptême des adultes.

Depuis un an, les rencontres se multiplient à raison, au départ, d’une fois par mois. Des temps pour poser des questions et surtout obtenir des réponses. (…) Après avoir répondu à l’appel de son nom par un  »me voici » elle a signé le registre attestant de cette démarche.
Aujourd’hui, Romane est sereine par rapport à ces sacrements qu’elle va recevoir – les adultes reçoivent, lors d’une même célébration, les trois sacrements de l’initiation chrétienne – : le baptême mais aussi la confirmation et l’Eucharistie. Sérénité retrouvée après une période de doute.  »Je ne savais plus bien pourquoi je demandais le baptême, ce que cela allait finalement changer pour moi… » Robert Sebisaho l’a rassurée : le doute est normal.

(…) Tous les futurs baptisés étaient conviés, par l’évêque, à une après-midi de rencontre, pour faire connaissance, partager un moment de prière avant de terminer par un temps de convivialité. (…)

 »J’ai hâte »

 »J’ai hâte de recevoir le baptême et de pouvoir prendre l’hostie. Je décompte les jours. Je serai alors pleinement, comme mes enfants, enfant de Dieu. ». Lors de la veillée pascale, elle devait être baptisée avec pour témoins privilégiés Leah, Théo et Noam.  »Je ne sais pas comment je serai ce jour-là. Ce qui est certain, tout le monde me l’a dit, un baptême d’adulte est plus émouvant qu’un baptême d’enfant. La célébration du baptême je la connais par cœur pour l’avoir vécue à trois reprises avec mes enfants. » Quelques proches seront à ses côtés.  »Le lendemain, comme pour le baptême d’un enfant, j’ai invité des amis pour manger de la tarte et boire le champagne. » Parmi eux, il y aura son père qui se demande toujours bien comment sa fille a pu prendre une telle décision. Lui est athée et si les frères et sœurs de Romane sont baptisés c’est parce que c’était le souhait de leur maman. Romane est, elle, née d’une seconde union.

Romane vit le Carême sans doute avec plus de force encore que la plupart des chrétiens. Comme il lui a été demandé, elle lit scrupuleusement, chaque jour, une page de la Bible. (…)

Extraits de l’article de Christine Bolinne paru sur le site internet du Diocèse de Namur.

Souhaitons que le vœu de Romane et de bien d’autres soit exaucé, si pas à Pâques (pandémie), un peu plus tard.

Photo : Sylvianne

Témoignage de Mgr Centène, évêque de Vannes, pour qui c’est bien les vertus de « charité » et de « prudence » qui doivent prévaloir en ces temps d’épidémie, notamment sur la question de la tenue des messes et de l’accès à l’eucharistie.

Rappelant qu’un sacrement n’est jamais « un dû » qu’un fidèle pourrait revendiquer « au mépris de la charité », il poursuit : « Nous ne pouvons pas demander à Dieu de réaliser un miracle permanent pour pallier nos manques de prudence. Les virus ne se désactivent pas plus en entrant dans une église catholique qu’ils ne le font en entrant dans un temple protestant » (…) Oui, il est possible d’être contaminé par une hostie consacrée, dont la matière « reste soumise aux lois de la nature », rappelle l’évêque.

Pire, pour Mgr Centène, le manque de prudence pourrait s’assimiler à « tenter Dieu ». Il prend pour exemple l’Évangile du premier dimanche de Carême, qui fait le récit des tentations de Jésus. Sommé par le diable de se jeter du haut du temple au motif que Dieu enverrait son ange « pour que son pied ne heurte les pierres », Jésus a répondu : « Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu », cite l’évêque, qui tranche à la lumière du texte biblique : « Prier pour avoir la santé sans prendre aucune précaution pour empêcher la maladie de s’étendre, ce n’est pas de la foi, c’est du fidéisme ».

Extrait de l’article d’Héloïse de Neuville sur le site croire.la-croix.com/

« Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera »

V.Hugo
Photo : Kizoa

Information du Diocèse de Namur pour la Semaine Sainte

Monsieur l’abbé,
Monsieur le diacre,
Madame, Monsieur,

Depuis le 18 mars nous vivons tous des jours pour le moins particuliers.

Tout s’est arrêté. Déconcertant, perturbant… les mots manquent. Insécurisant surtout en voyant le nombre de victimes augmenter. En voyant que les personnes atteintes peuvent être un parent, un proche… La preuve si cela était encore nécessaire que le coronavirus ça n’arrive pas qu’aux autres.
 
Si un peu partout dans le pays, dans le monde, la solidarité a joué et continue à jouer, l’Eglise se veut elle aussi réactive. Au niveau du diocèse, de nombreux acteurs pastoraux continuent à faire preuve d’imagination pour rejoindre les communautés. Le diocèse vous propose de vivre grâce à la télévision, à la radio et à l’écran de votre ordinateur, les célébrations des prochains jours. Sans aucun doute, cette Semaine Sainte est particulière. Sans aucun doute Pâques n’aura pas la même saveur que les autres années mais cette pandémie ne va-t-elle pas nous aider à retrouver l’Essentiel?

Belles fêtes de Pâques à tous. Et surtout, restons prudents, respectons les mesures de confinement.

Le service Médias du diocèse

Une Semaine Sainte pour une communauté 2.0

Le coronavirus s’est imposé dans tous les domaines de notre vie y compris celui de notre vie de foi. A quelques jours de Pâques, à quelques heures des offices de la Semaine Sainte, le diocèse de Namur a voulu aller à votre rencontre. En s’invitant chez vous, dans votre salon, votre bureau… Ensemble, nous allons suivre la célébration du Jeudi Saint et l’office de la Passion, la Vigile pascale et les Vêpres de Pâques par écran interposé ou via la radio. Deux des enregistrements ont eu lieu ce mardi matin. Plusieurs possibilités sont offertes pour vivre ce temps pascal tout en formant une communauté 2.0. En savoir plus…

Vivez la Semaine Sainte avec Mgr Warin

Le diocèse de Namur, en association avec les télévisions communautaires, les réseaux sociaux et RCF Sud-Belgique, propose un éventail de possibilités pour vivre, avec Mgr Pierre Warin, évêque de Namur, les offices de la Semaine Sainte. En savoir plus…

Des outils pour vivre et célébrer la Semaine Sainte malgré le confinement

Les Services de pastorale liturgique et de catéchèse (Catéveil) mettent à disposition de celles et ceux qui le souhaitent des outils pour vivre et célébrer la Semaine Sainte dans le contexte particulier de cette année lié au Coronavirus. En savoir plus…

A l’attention des prêtres

Pour rappel, le lien suivant permettra aux prêtres de consulter une intention supplémentaire (IXb) pour la prière universelle du Vendredi saint et un formulaire de messe « en temps de pandémie ». En savoir plus…

Dimanche de Pâques à midi: faisons sonner les cloches de toutes les églises

Les Évêques de Belgique demandent de faire sonner les cloches de toutes les églises, le jour de Pâques à midi. Elles seront signe d’espoir et de réconfort. En savoir plus…

Célébrations du Triduum pascal à la télévision, à la radio, sur internet

Voici les horaires de diffusion des celébrations à Namur par notre évêque Mgr Warin:

Vendredi Saint 10 avril
Célébration de l’Office de la Passion, présidée par Mgr Warin depuis la cathédrale de Namur.
Diffusion à 16h sur Canal C, Matélé, Canal Zoom et TV Lux.
Diffusion internet à partir de 16h,
sur www.facebook.com/catholique.namur
ou www.facebook.com/SPLNamur
ou via YouTube (cliquez ici).
Diffusion à 18h30 par RCF Sud Belgique: à écouter, si vous habitez Namur, sur le 106.8. Dans la région de Bastogne, sur le 105.4 et sur le site www.rcf.be

Samedi Saint 11 avril
Célébration de la Veillée pascale, présidée par Mgr Warin depuis la collégiale de Ciney.
Diffusion à 20h sur la chaîne de télévision communautaire Matélé ou sur https://www.matele.be/direct
ou www.facebook.com/catholique.namur
ou www.facebook.com/SPLNamur
ou via YouTube (cliquez ici).

Dimanche de Pâques 12 avril
Célébration des Vêpres de la Résurrection, présidée par Mgr Warin depuis la cathédrale de Namur.
Diffusion internet à partir de 16h,
sur www.facebook.com/catholique.namur
ou www.facebook.com/SPLNamur
ou via YouTube (cliquez ici).

Voir l’article complet sur le site du diocèse: Vivez la Semaine Sainte avec Mgr Warin: retrouvez ici tous les horaires

10 avril 2020 – Vendredi saint – La passion

Photo : Sylvianne

« Ma douleur prend de telles proportions que j’espère mourir au plus vite. Je sais, hélas, que j’en ai encore pour longtemps. La flamme de la vie ne vacille pas. Surtout ne pas bouger, le moindre mouvement se paie au-delà du pensable. Voilà aussi qui est terrible avec l’indignation, c’est qu’elle entraîne un haut-le-corps : les indignés sont incapables d’immobilité. {…} Je suis encore sacrément vivant. Je sue—d’où vient tout ce liquide ? Mon sang circule, il coule de mes plaies, la douleur bat son plein, j’ai si mal que la géographie de ma peau s’en trouve modifiée, j’ai l’impression que les zones les plus sensibles de ma personne se mettent désormais dans les épaules et mes bras, c’est cette position qui est intolérable, dire qu’un être humain a eu un jour l’idée de la crucifixion, il fallait y penser, l’échec de mon père est dans ce constat, sa créature a inventé de tels supplices.{…} Il faut que je m’économise : j’ai atteint le stade où parler produit enfin l’effet voulu. Quelle performance langagière veux-je obtenir ? La réponse me saute au cœur. Du plus profond de moi jaillit le désir qui me ressemble le plus, mon besoin chéri, ma botte secrète, mon identité véritable, ce qui m’a fait aimer la vie, ce qui me la fait aimer encore : – J’ai soif. Demande stupéfiante. Personne n’y avait songé. Quoi, cet homme qui souffre à ce point depuis des heures peut avoir un besoin aussi commun ? On trouve ma supplique aussi bizarre que si je demandais un éventail. C’est la preuve que je suis sauvé : oui, au degré de douleur où je suis arrivé, je peux encore trouver mon bonheur dans une gorgée d’eau. Ma foi est intacte à ce point. »

Extraits du livre Soif d’Amélie Nothomb

Un brin d’histoire :

Dans la mythologie grecque , le supplice de Sétée rappelle le crucifiement de la captive troyenne par les Grecs à leur retour de la guerre de Troie dont la date est estimée au XIVe ou XIIIe siècle av. J.-C. Les historiens font remonter cette pratique aux Perses, s’appuyant sur Hérodote qui rapporte dans ses Historíai que Darius Ier fait crucifier 3 000 Babyloniens.

Des récits bibliques suggèrent que le supplice est peut-être plus ancien, vers le VIIe siècle av. J.-C. Le crucifiement est ensuite appliqué en Inde puis s’étend tout autour du bassin méditerranéen chez les peuples barbares, Phéniciens, Scythes, Celtes, Bretons.

Il est plus tard appliqué par les Grecs, notamment par Alexandre le Grand, et les Carthaginois, notamment dans la répression de la guerre des Mercenaires. (…)

Chez les Romains, cette peine est infamante et réservée, en général, à ceux qui ne sont pas citoyens romains. Pratiquée surtout entre les Ier siècle avant et après J.-C., elle est attestée à partir de 217 avant J.C pour des esclaves, et sera appliquée ensuite aux brigands et aux pirates, parfois aux prisonniers de guerre et aux condamnés pour motifs politiques. Exceptionnellement, à titre d’humiliation supplémentaire, à des nobles, parfois même des citoyens romains lorsque la gravité de leur crime les faisait considérer comme déchus de leurs droits civiques. (…)

L’Ancien Testament précise que la peine capitale appliquée chez les Juifs est la lapidation, le crucifiement n’étant donc pas une peine prévue par la loi juive. (…) Selon le Nouveau Testament, Jésus de Nazareth est condamné à mort par le préfet romain Ponce Pilate et exécuté par crucifiement ; on parle dans ce cas de sa crucifixion.

Le crucifiement (haritsuke) a été pratiqué au Japon parmi d’autres supplices durant l’époque Sengoku. On a souvent évoqué une influence consécutive à l’arrivée de chrétiens, mais cette pratique de supplicier des gens sur des cadres — plus exactement que des croix — remonte au XIIe siècle, même s’il semble que la symbolique chrétienne ait été assimilée lorsqu’il s’est agi de supplicier des chrétiens au XVIe s.

Source : Wikipédia

Jésus, notre frère,

Dans ceux qui t’ont mis à mort, nous reconnaissons tous les bourreaux de tous les temps ;

Ceux qui aujourd’hui oppriment et tuent les pauvres, de mille manières,

Pour de l’argent, pour la puissance, pour le plaisir.

Dans ton corps percé, dans ton sang versé, nous reconnaissons les assassinats de tous les temps.


Dans ton cri, nous reconnaissons la voix de tous ceux qui réclament

Justice et dont la souffrance injuste crie vers le ciel. Dans ta souffrance et dans ta mort, nous reconnaissons nos petites morts quotidiennes qui font souvent si mal et revêtent nos cœurs de détresse.

(Texte transmis par Marie-Claire)

En ces moments difficiles, nous prions pour toutes les personnes qui décèdent seules, les proches et les familles qui subissent un deuil et ne peuvent pas rendre hommage à leur défunt. Nous pensons particulièrement à l’Italie, à l’Espagne, pays qui étaient, il a peu de temps, synonymes de vacances…

Calvaire à Sterpenich – Photo : Marie-Claire

« L’essentiel n’est ni dans le lieu, ni dans la méthode
Peu importe finalement, les lieux et les formes de la vie spirituelle. Peu importe que l’on soit à l’église ou sur un quai de gare, que l’on dise des psaumes ou que l’on donne de la soupe à un pauvre. L’essentiel n’est pas là : divers lieux, diverses modalités spirituelles peuvent soutenir l’union à Dieu, à une seule et unique condition, qui ne relève d’aucune méthode : la bonne volonté. Celui qui a, enracinée en lui, cette volonté de se donner à Dieu, de faire en lui toute la place à Dieu, le trouvera dans n’importe quelle manière de faire. »

Extrait de Laisse Dieu être Dieu en toi de J.M. Gueullette (dominicain et médecin)

Mon père je m’abandonne à toi, Communauté de l’Emmanuel – sur Youtube

9 avril 2020 – Jeudi saint

La Cène, Jacopo Bassano en 1542 (Photo Wikipedia)

La Cène, où Jésus a réuni ses disciples pour le dernier repas, scelle la communion entre Dieu et les hommes. Cette union intime est rendue visible par le pain et le vin et par le rassemblement fraternel auquel nous sommes conviés.

De cette unité vient la joie qui trouve sa source dans le don même que Jésus nous fait de sa propre vie. Il le signifie par le lavement des pieds et l’institution de l’eucharistie.

Ce soir mettons-nous, avec les apôtres, autour de la table pour suivre les paroles et les gestes de Jésus afin de retrouver le sens de sa mission : Christ, Messie et Témoin de l’amour miséricordieux du Père pour nous, les hommes.
Texte : Père Ladis

« Les hommes n’ont pas besoin d’autre chose en ce monde que d’autres hommes capables de faire attention à eux. Chose rare, très difficile. C’est presque un miracle. »
Simone Weil

Et pourtant, en cette période de pandémie, il y a beaucoup d’hommes et de femmes qui se dévouent pour les autres, pensons à eux, remercions-les.

Photo Kizoa

Un Dieu à genoux

Je supporte mal que quelqu’un s’abaisse et s’humilie devant moi : cela me confond parce que, aussitôt, je suis renvoyé à ma propre petitesse.

Et je préfère donner plutôt que recevoir : accepter le don gratuit de l’autre, c’est aussi me rendre redevable devant lui, et c’est encore comme un rappel de ma fragilité.

Mais ce soir, Seigneur, tu t’agenouilles, tu t’humilies devant moi.
Sans un mot, tu viens me laver les pieds – et pas seulement les pieds mais le cœur et l’esprit, ma vie et ma personne. Et c’est de cela seul que je veux vivre : du don total que me fait de lui-même un Dieu d’amour, de pardon et de paix qui se met à genoux et s’abaisse devant moi.

Je ne comprends pas ? Tu dis : Quand tu feras pour d’autres ce que je viens de faire pour toi ce soir, tu comprendras : vivre ce n’est pas rendre le bien pour le bien ni le mal pour le mal, mais partager ce que nous avons reçu gratuitement, par amour, sans calcul ni arrière-pensée.

Et c’est à genoux qu’on est le plus grand.

Tiré du recueil Chemins de Pâques 1995 (par François Arnold, Jean-Philippe Bayard, Robert Riber, Charles Singer, Fritz Westphal)

A travers Jésus, Dieu s’est fait serviteur de l’humanité, humanité qui traverse aujourd’hui une grande épreuve où la solidarité devrait nous guider : mettons-nous à genoux, prions, faisons un geste d’une manière ou d’une autre, n’oublions pas le carême de partage (projets d’Entraide et Fraternité à Haïti, un des pays les plus pauvres :  BE68 0000 0000 3434).  

Beaucoup de personnes handicapées, âgées sont confinées, ne peuvent rejoindre leur famille (un appel téléphonique, une petite carte, un dessin… sont les bienvenus) et puis il y a ces milliers de réfugiés qui s’entassent sans soins, notamment dans les camps des iles grecques, les oubliés de l’Europe…Des ONG appellent au secours…

Bien entendu, n’oublions pas nos entreprises, commerces, sportifs, artistes qui ont suspendu leurs activités : un petit geste est toujours positif.

« Malgré le grand calme et le silence – ou à cause – profitons pour faire de notre Carême une belle montée vers Pâques, dans la communion et la prière, dans la méditation de la Parole et le partage. Pour mieux encore et plus encore nous aimer les uns les autres et en trouver les chemins concrets ».
Véronique Margron, doyenné de Marche

C’est toi Seigneur le Pain rompu avec Pierre ASTOR, organiste – sur Youtube

Vivre la semaine sainte à la maison…

(Communication de la paroisse de Saint Martin)

Nous venons d’apprendre que nous ne pourrons pas célébrer la semaine sainte en paroisse. Nous sommes désarçonnés devant cette situation de confinement. Rejoignons dans nos pensées et notre prière toutes ces personnes qui malades ou très âgées ne peuvent de toute façon pas rejoindre nos églises.

La semaine sainte est le sommet de toute l’année liturgique. On y passe par la désolation et la tristesse, et puis la plus grande joie : celle de la résurrection du Christ. Voici quelques propositions pour la vivre à la maison.

Nous pouvons bien sûr suivre la messe à la TV sur France 2 à 11h le dimanche (dimanche des rameaux à 10h30, la suite des horaires sera donnée à la fin de la messe) et des offices toute la semaine sur KTO. Avec les enfants voyez le site www.theobule.org.

Pour le dimanche des Rameaux : il n’y aura pas de buis béni dans les églises mais pourquoi ne pas cueillir une branche de buis dans votre jardin ou d’un autre arbuste vert et prendre un petit temps de célébration. Vous disposez la branche sur une belle nappe blanche, dans le lieu le plus fréquenté par tous ainsi qu’une croix, une bible ouverte et une bougie. Tout le monde se réunit là, et on lit l’évangile Mt 21, 1-11, on dit une prière de bénédiction, on prend un temps de silence. Puis on partage la branche et tous ensemble, on va porter chaque brin dans chaque chambre. Là, on passe le brin de buis derrière la croix ou l’icône, et l’on fait cette petite prière : « Que ce rameau vert soit pour N (celui ou celle qui habite dans la chambre) le signe de ta présence vivifiante ». A la fin, on revient auprès de la nappe, avec la branche de buis principale. Là chacun peut faire un baiser à la croix du Christ. Et puis, on peut dire le Notre Père.

Pour le jeudi saint : C’est le dernier repas de Jésus, là où Jésus a donné le pain et le vin comme son corps et son sang, et a lavé les pieds des disciples. Lors du repas du soir, on peut à table, garder une place vide : une chaise vide et devant, non pas des couverts, mais sur un petit set de table ou un napperon, une bougie qui symbolise la présence de Jésus. On peut commencer le repas par cette prière : « Jésus, toi qui nous as tant aimé, nous voulons te faire une place dans notre maison et dans notre cœur. Viens chez nous, aide-nous à t’ouvrir tout grand la porte, reste avec nous. Apporte-nous ta paix, ta douceur, et ta joie ».

A la fin du repas, on peut dire le Notre Père.

– Pour le vendredi saint : On peut se retrouver quelques minutes autour de la croix (là où il y a aussi le buis, la Bible et une bougie). Faire un petit chemin de croix à l’intérieur de la maison ou dans le jardin en se rappelant les différentes étapes que Jésus a vécues depuis sa condamnation par Pilate jusqu’à sa mise au tombeau et en priant pour tous les gens qui souffrent de par le monde. Pour terminer chacun peut faire un geste pour vénérer la croix (lui faire un baiser par exemple). Et puis, on peut dire le Notre Père, en se tenant la main.

Pour le samedi Saint (ou un autre jour de la semaine) : On peut vivre un moment de pardon et de réconciliation en famille et avec le Seigneur. On peut relire la parabole de l’enfant prodigue (Lc 15), partager autour ce texte puis se demander pardon les uns aux autres, s’embrasser et dire le Notre Père en se donnant la main.

Pour la nuit de Pâques : Lors de la veillée pascale, nous fêtons la résurrection du Christ. Quand la nuit est tombée, allumer des bougies (si on les retrouve, les cierges de baptême des enfants). Entourer la croix, la Bible disposées sur la nappe, avec la branche de buis. Vous éteignez toutes les autres lumières de la maison. Prendre un petit temps de silence. Vous priez : « Seigneur vient dans nos ténèbres, éclaire toutes nos nuits, viens nous redire que tu es ressuscité ». Et puis, très vite, vous allumez toutes les lumières de la maison si possible toutes ensemble. Et vous chantez votre joie. Par exemple « Alléluia alléluia Jésus est vivant, alléluia alléluia Jésus est vivant ! » (ou autre chose que vous connaissez).

Pour le jour de Pâques : Remplacer la croix et le buis dans le coin prière par une icône du Christ ressuscité (on peut trouver des images sur internet) et un bouquet de fleurs jaunes. Avant de faire la chasse aux œufs, lire l’évangile du matin de Pâques Mt 28, 1-10. Se saluer en se disant : « Le Christ est ressuscité ! »  « Oui, il est vraiment ressuscité ! ». Ecouter l’alleluia de Hayndel ou chanter ensemble un chant de joie…

Laisser jaillir votre créativité et celle de vos enfants !  Et si vous êtes seuls, imaginez aussi une manière à vous de célébrer en union avec tous les chrétiens du monde !

Bonne semaine sainte et joyeuse Pâques ! Que notre espérance reste vive malgré les mesures de confinement qui nous sont imposées.

Karine Burnotte

5 avril 2020 – Dimanche des Rameaux et de la passion

PHOTO : SITE INTERNET : HTTP://PATRES.PL

Hosanna !

« Sauve-moi ! » ou « sauve-nous !», tel est le premier sens du mot Hosanna, le cri que le pauvre adressait au roi qui pouvait le sauver et lui faire justice. C’est aussi ce cri que le peuple lance vers Dieu dans sa marche vers le temple : « Donne, Seigneur, donne le salut. » (Ps 117, 25). (…)

Le messie qui entre dans la ville est un messie humble : il est assis sur un ânon, incomparable avec les montures romaines. (…) Ceux qui l’entourent à l’entrée dans la ville de Dieu, ce sont les foules, les petits et les pauvres, qui le reconnaissent et l’acclament. (…)

Grands prêtres et scribes veulent faire taire les foules. Mais Jésus s’y oppose. Et Luc a même ici un mot terrible et fort : « Maître, disent-ils, arrête tes disciples !» Mais il leur répond : « Je vous le dis : s’ils se taisent, les pierres crieront » (Luc 19, 39).

Celui qui « vient au nom du Seigneur », comme le crient les foules dans la liesse, si proches du cœur de Jésus, va être refusé par la ville (…)

C’est désormais le front du refus. Jésus aura maille à partir avec les grands prêtres et les scribes. La confrontation sera forte, l’évangile le dit en plusieurs chapitres très vifs, qui s’achèveront par la croix… Et le troisième jour, la résurrection, le signe le plus fort de Dieu.

Extraits de l’article de P. Jacques Nieuviarts, assomptionniste, bibliste. Source : www.croire.la-croix.com

C’est le dimanche des rameaux qui nous donne les clefs pour comprendre la passion et nous prépare à Pâques. Mais pourquoi des rameaux ?

Photo : google.fr

Ce rameau de verdure que nous emportons habituellement en nos maisons symbolise notre attachement à Jésus, à sa vie, sa mort, son corps, son pain, sa parole. Il est signe de notre foi en la résurrection, espérance de voir le bois mort refleurir, revivre.

Si durant ce carême, nous avons été appelés à relever nos petites morts, nos faiblesses, nos manquements, nos dénis, ce n’est pas pour le plaisir de se mortifier mais pour se retourner vers Dieu, pour faire place en notre cœur à ce Dieu qui nous aime au-delà de ce que l’on peut imaginer. Alors, aujourd’hui, suivons le Christ qui entre à Jérusalem et nous emmène jusqu’à la croix. Sûrs de son amour, dans la foi et l’espérance, unissons-nous à celui qui nous conduit à la joie de Pâques.
Texte : Père Ladis       

En ces temps de confinement, ayons une pensée, une prière pour tous ceux qui se dévouent pour les autres et soyons solidaires.

Nous portons aussi dans notre coeur les enfants qui devaient recevoir l’eucharistie le jour de Pâques, leurs familles, les catéchistes et équipes liturgiques.

Photo montage Kizoa

Voir aussi le bulletin paroissial d’avril : prière du pape François

Retrouvez sur Youtube la chanson « semaine sainte » d’Etienne Tarneaud: cliquez ici

29 mars 2020 – 5e dimanche du Carême A

Jésus est la résurrection et la vie.

Par lui, nous sommes promis à une vie en abondance qui commence dès le moment où nous accueillons en nous son Esprit. Lui seul garde le pouvoir de nous sortir aujourd’hui du tombeau de nos péchés et, demain, du gouffre de la mort.

On peut dire qu’Il vient ouvrir nos tombeaux et nous en faire sortir. Il vient nous tirer de notre sommeil. Il vient nous redonner vie…

Oui, la soif et l’eau vive… les ténèbres et la lumière… la mort et la vie… Voilà les enjeux du baptême. Voilà où nous conduit ce carême. Nous suivons un homme qui nous demande de croire l’incroyable. Un homme qui ose proclamer : « moi, je suis la résurrection et la vie ».

Cette parole, Jésus ne cesse de la dire à chacune et chacun de nous. Prenons-le au mot, et croyons en lui avec la force de l’Esprit.

Quand je te vois pleurer ton ami,
je sais que tu es vraiment
un homme comme nous.

Mais avec une parole
tu deviens soudain
celui qui possède la puissance divine :
« Lazare, viens dehors ! »

Tu dépasses même immensément
cette victoire provisoire sur la pourriture.
« Marthe, je suis la Résurrection !
Est-ce que tu le crois, Marthe ? »
Je le crois.

Même si personne ne peut m’expliquer
ce que sera cette résurrection,
je crois que derrière toi nous allons entrer
dans une vie éternelle de ressuscité.
Et déjà nous pouvons essayer cette vie
en triomphant de toute mort
par des actes d’amour.

Textes : Père Ladis
Photos : Marie-Claire/Kizoa

22 mars 2020 – 4e dimanche du Carême A

Continuons notre marche vers Pâques…

Il nous arrive quelque fois de ne pas très bien savoir où nous allons, ou bien de rester sur le bord du chemin, ne sachant pas comment avancer. Oui, croire au Christ, c’est s’engager dans un parcours exigeant, mais qui conduit à la demeure de Dieu.

La lumière est venue dans le monde. La lumière de Dieu, qui est celle de l’amour, celle de la fraternité, celle de l’Evangile. La lumière est venue dans le monde et son nom est « Jésus-Christ ». Si notre route nous semble obscure, si nous nous débattons dans les ténèbres du doute, du péché, d’une souffrance sans espérance, n’ayons pas peur. Allons avec une immense confiance vers celui qui nous guérit et qui veut illuminer les yeux de notre cœur. Sa grâce, lumière de pardon et de miséricorde est là, tout près de nous…

Quelque part, chacun de nous est né aveugle ou boiteux ou lépreux…

Chacun porte en lui la marque d’un monde imparfait,
Un monde pas encore terminé qui attend la joie de Dieu.

Seigneur, fais que cette faille en moi
Devienne une belle ouverture
pour l’amour.

Aide-moi à ne pas fuir ni vouloir cacher
Ce qui est pour toi
une porte.

Une porte pour venir chez moi.

Viens habiter, Seigneur, de ta douce présence
Ce qui en moi reste infirme.

Textes : Père Ladis
Photos : Sylvianne/Kizoa