Dispositions de l’évêque de Namur – 31 mars 2020

Monsieur l’abbé,
 Monsieur le diacre,
 Madame, Monsieur,



Avec Mgr Pierre Warin, notre évêque, je remercie vivement tous les acteurs pastoraux pour leur solidarité et leur communion en ce temps difficile de confinement. Unis à tous les chrétiens de nos communautés, unis aux hommes et femmes de bonne volonté, nous sommes solidaires de ceux qui souffrent et de ceux qui se battent contre la maladie. Notre pensée et notre prière les rejoignent.

Le diocèse de Namur encourage tous les diocésains à recevoir avec bienveillance les consignes transmises par la Conférence des évêques de Belgique ces 23 et 30 mars derniers. Elles allient sens des responsabilités, citoyenneté et foi vive nourrie d’espérance. Les pasteurs et les diverses équipes pastorales chercheront à les mettre en oeuvre, faisant preuve de créativité et d’esprit de communion diocésaine.

Les consignes ci-après viennent compléter et préciser les choses, comme y invitait le communiqué du 30 mars : « Chaque diocèse proposera des dispositions en fonction de sa situation spécifique et en assurera la communication. Pour ce qui concerne le diocèse de Namur, un nouveau communiqué vous sera envoyé en ce début de semaine ».

1.    La célébration de la première des communions est une étape importante dans l’initiation chrétienne des enfants. Elle est différée après les vacances d’été, de préférence en septembre ou octobre 2020. Dans la préparation, on veillera à ce que les rencontres de catéchèse qui n’ont pas pu être vécues soient proposées, et, en tout cas, les deux rencontres importantes sur le pardon et la prière eucharistique.

2.    La célébration de la confirmation (qui inclut la profession de foi) est différée après les vacances d’été et sera proposée au cours du premier trimestre de l’année pastorale (de septembre à Noël 2020). Dans la préparation, on veillera à ce que les rencontres de catéchèse qui n’ont pas pu être vécues soient proposées, et, en tout cas, la retraite préparatoire. Celle-ci pourra être organisée en deux jours successifs ou séparés. Le diocèse assurera la présence d’un prêtre confirmateur et les demandes sont à adresser, par les doyens, dès maintenant à confirmations@diocesedenamur.be.

3.    La célébration de la profession de foi, dans sa version ancienne (séparée de la confirmation), est aussi concernée par les mesures communiquées ce 30 mars par la Conférence épiscopale, et est donc aussi différée après les vacances d’été.

4.    Le parcours de catéchèse est riche : les autres étapes ou années de la catéchèse sont aussi impactées par la situation sanitaire. De manière générale, pour les rencontres qui n’ont pas pu avoir lieu, on réfléchira localement à l’opportunité de les organiser ou non à partir de septembre. On cherchera toujours le bien des enfants et des parents dans la dynamique d’une catéchèse de cheminement, en étant attentif à la faisabilité des propositions.

5.    Le baptême des catéchumènes lors de la veillée pascale n’est pas possible cette année. Les communautés chrétiennes sont invitées à poursuivre activement l’accompagnement des catéchumènes, à distance pour l’instant, puis en communauté dès que cela sera possible. La date de la célébration du baptême des catéchumènes a été fixée, pour l’ensemble du diocèse de Namur, à la fête du Baptême du Seigneur, le dimanche 10 janvier 2021. Les communautés seront invitées largement à y participer et l’on pourra encourager le regroupement en Unité Pastorale ou secteur pastoral pour accueillir les nouveaux baptisés. Si le mariage religieux d’un catéchumène a été prévu à une date antérieure, il peut être célébré à cette date, puisque le droit de l’église permet sans difficulté la célébration du mariage religieux d’un catéchumène avec un baptisé catholique.

6.    La célébration de la confirmation des adultes n’est pas possible cette année à la date fixée, veille de Pentecôte. Elle aura lieu, pour l’ensemble du diocèse, en la fête du Christ-Roi, dimanche 22 novembre 2020, à 15h45, en la Basilique des sanctuaires de Beauraing. Une rencontre préparatoire sera organisée à une date et en un lieu non encore fixés.

7.    D’autres recommandations diocésaines viendront plus tard, concernant la célébration de la messe chrismale, des baptêmes et mariages en paroisse, des messes ou célébrations en souvenir des défunts décédés pendant la période de confinement.



Cordialement,

chanoine Joël Rochette, 
vicaire général

Directives des Evêques de Belgique – 30 mars 2020

Le virus corona nous oblige à une extrême prudence. Les Evêques de Belgique ont donc décidé ce 30 mars 2020, que les célébrations de confirmation et des premières communions prévues entre Pâques et la Pentecôte n’auront pas lieu à la date prévue. Les confirmations sont reportées aux mois de septembre ou d’octobre. Les premières communions sont reportées à la prochaine année scolaire. Chaque diocèse proposera des dispositions en fonction de sa situation spécifique et en assurera la communication. Pour ce qui concerne le diocèse de Namur, un nouveau communiqué vous sera envoyé en ce début de semaine.

Les raisons de ce report sont évidentes. Même en cas d’assouplissement des mesures actuelles, le Gouvernement ne permettra pas les célébrations religieuses avec une assistance nombreuse composée de familles et de générations différentes (dont des grands-parents), ne tenant pas compte non plus du vécu récent de ces familles avec le virus corona.

Les enfants devront tout mettre en œuvre pour la réussite de leur année scolaire le dernier mois de celle-ci, en particulier les futurs confirmands de 6e année primaire en vue de leur qualification pour les humanités. En ce sens, l’organisation des confirmations en juin n’est pas opportune.

Même si les paroisses ou les catéchistes ne peuvent actuellement plus organiser de réunions, nous leur demandons de garder contact avec les enfants et les jeunes qui préparent leur première communion ou leur confirmation par courrier, par email, par streaming ou par téléphone par exemple. Dès la fixation d’une nouvelle date, ils adapteront leurs réunions en fonction de celle-ci.

Les Evêques remercient tous ceux qui travaillent à une communication optimale avec les enfants et les jeunes qui se préparent à la première communion ou à la confirmation, qui les aident à comprendre cette décision difficile et à effectuer sereinement le passage vers une nouvelle date.

Les présentes directives sont établies en conformité avec celles des évêques du lundi 23 mars dernier.

Les Evêques de Belgique
Lundi 30 mars 2020

5 avril 2020 – Dimanche des Rameaux et de la passion

PHOTO : SITE INTERNET : HTTP://PATRES.PL

Hosanna !

« Sauve-moi ! » ou « sauve-nous !», tel est le premier sens du mot Hosanna, le cri que le pauvre adressait au roi qui pouvait le sauver et lui faire justice. C’est aussi ce cri que le peuple lance vers Dieu dans sa marche vers le temple : « Donne, Seigneur, donne le salut. » (Ps 117, 25). (…)

Le messie qui entre dans la ville est un messie humble : il est assis sur un ânon, incomparable avec les montures romaines. (…) Ceux qui l’entourent à l’entrée dans la ville de Dieu, ce sont les foules, les petits et les pauvres, qui le reconnaissent et l’acclament. (…)

Grands prêtres et scribes veulent faire taire les foules. Mais Jésus s’y oppose. Et Luc a même ici un mot terrible et fort : « Maître, disent-ils, arrête tes disciples !» Mais il leur répond : « Je vous le dis : s’ils se taisent, les pierres crieront » (Luc 19, 39).

Celui qui « vient au nom du Seigneur », comme le crient les foules dans la liesse, si proches du cœur de Jésus, va être refusé par la ville (…)

C’est désormais le front du refus. Jésus aura maille à partir avec les grands prêtres et les scribes. La confrontation sera forte, l’évangile le dit en plusieurs chapitres très vifs, qui s’achèveront par la croix… Et le troisième jour, la résurrection, le signe le plus fort de Dieu.

Extraits de l’article de P. Jacques Nieuviarts, assomptionniste, bibliste. Source : www.croire.la-croix.com

C’est le dimanche des rameaux qui nous donne les clefs pour comprendre la passion et nous prépare à Pâques. Mais pourquoi des rameaux ?

Photo : google.fr

Ce rameau de verdure que nous emportons habituellement en nos maisons symbolise notre attachement à Jésus, à sa vie, sa mort, son corps, son pain, sa parole. Il est signe de notre foi en la résurrection, espérance de voir le bois mort refleurir, revivre.

Si durant ce carême, nous avons été appelés à relever nos petites morts, nos faiblesses, nos manquements, nos dénis, ce n’est pas pour le plaisir de se mortifier mais pour se retourner vers Dieu, pour faire place en notre cœur à ce Dieu qui nous aime au-delà de ce que l’on peut imaginer. Alors, aujourd’hui, suivons le Christ qui entre à Jérusalem et nous emmène jusqu’à la croix. Sûrs de son amour, dans la foi et l’espérance, unissons-nous à celui qui nous conduit à la joie de Pâques.
Texte : Père Ladis       

En ces temps de confinement, ayons une pensée, une prière pour tous ceux qui se dévouent pour les autres et soyons solidaires.

Nous portons aussi dans notre coeur les enfants qui devaient recevoir l’eucharistie le jour de Pâques, leurs familles, les catéchistes et équipes liturgiques.

Photo montage Kizoa

Voir aussi le bulletin paroissial d’avril : prière du pape François

Retrouvez sur Youtube la chanson « semaine sainte » d’Etienne Tarneaud: cliquez ici

Udange: église ouverte le dimanche à 11h

„Les églises resteront ouvertes pour permettre, à chacun, d’aller y prier.”

(communiqué des évêques de Belgique du 12 mars dernier)

En ce temps de pandémie, il est particulièrement important que nos églises soient accessibles aux fidèles qui désirent se recueillir dans la maison de Dieu.

L’église d’Udange sera ouverte à tous pour une prière individuelle (dans le respect des règles de précaution en vigueur) les dimanches à l’heure habituelle de la messe dominicale. En fonction du nombre de participants, les lectures du jour et une prière collective pourront être proposées.

Venez prier pour les malades, pour le personnel médical, pour tous ceux qui assurent le fonctionnement quotidien de notre société dans cette situation difficile, pour nous tous.

Bienvenue dans votre église.

Invitation du pape à tous les chrétiens

Le pape François invite tous les chrétiens à réciter le Notre Père « tous ensemble », mercredi 25 mars 2020 à midi, en « prière unanime » face à la pandémie du Coronavirus.

« En ces journées d’épreuve, a-t-il dit lors de l’angélus qu’il présidait ce 22 mars dans la bibliothèque du palais apostolique, tandis que l’humanité tremble de la menace de la pandémie, je voudrais proposer à tous les chrétiens d’unir leurs voix vers le Ciel. »

« J’invite tous les chefs des Eglises et les leaders de toutes les communautés chrétiennes, avec tous les chrétiens des diverses confessions, à invoquer le Très-Haut, Dieu tout-puissant, en récitant en même temps la prière que Jésus Notre Seigneur nous a enseignée », a-t-il ajouté.

Et le pape de souhaiter : « Au jour où de nombreux chrétiens font mémoire de l’annonce de l’Incarnation du Verbe à la Vierge Marie, que le Seigneur écoute les prières unanimes de tous ses disciples qui se préparent à célébrer la victoire du Christ ressuscité. »

Semaine Sainte: toutes les célébrations religieuses publiques sont annulées (communiqué des évêques de Belgique)

La propagation du coronavirus contraint toutes les autorités et institutions publiques de notre pays à une extrême prudence. L’Église veut, elle aussi, endiguer la propagation de ce virus. Les évêques de Belgique ont dès lors décidé de prolonger la suspension de toutes les célébrations religieuses publiques et ce jusqu’au 19 avril inclus. Les services liturgiques de la Semaine Sainte sont donc suspendus. Ce mardi, des informations propres au diocèse de Namur seront communiquées.

Lire la suite (site internet du diocèse de Namur)

29 mars 2020 – 5e dimanche du Carême A

Jésus est la résurrection et la vie.

Par lui, nous sommes promis à une vie en abondance qui commence dès le moment où nous accueillons en nous son Esprit. Lui seul garde le pouvoir de nous sortir aujourd’hui du tombeau de nos péchés et, demain, du gouffre de la mort.

On peut dire qu’Il vient ouvrir nos tombeaux et nous en faire sortir. Il vient nous tirer de notre sommeil. Il vient nous redonner vie…

Oui, la soif et l’eau vive… les ténèbres et la lumière… la mort et la vie… Voilà les enjeux du baptême. Voilà où nous conduit ce carême. Nous suivons un homme qui nous demande de croire l’incroyable. Un homme qui ose proclamer : « moi, je suis la résurrection et la vie ».

Cette parole, Jésus ne cesse de la dire à chacune et chacun de nous. Prenons-le au mot, et croyons en lui avec la force de l’Esprit.

Quand je te vois pleurer ton ami,
je sais que tu es vraiment
un homme comme nous.

Mais avec une parole
tu deviens soudain
celui qui possède la puissance divine :
« Lazare, viens dehors ! »

Tu dépasses même immensément
cette victoire provisoire sur la pourriture.
« Marthe, je suis la Résurrection !
Est-ce que tu le crois, Marthe ? »
Je le crois.

Même si personne ne peut m’expliquer
ce que sera cette résurrection,
je crois que derrière toi nous allons entrer
dans une vie éternelle de ressuscité.
Et déjà nous pouvons essayer cette vie
en triomphant de toute mort
par des actes d’amour.

Textes : Père Ladis
Photos : Marie-Claire/Kizoa

22 mars 2020 – 4e dimanche du Carême A

Continuons notre marche vers Pâques…

Il nous arrive quelque fois de ne pas très bien savoir où nous allons, ou bien de rester sur le bord du chemin, ne sachant pas comment avancer. Oui, croire au Christ, c’est s’engager dans un parcours exigeant, mais qui conduit à la demeure de Dieu.

La lumière est venue dans le monde. La lumière de Dieu, qui est celle de l’amour, celle de la fraternité, celle de l’Evangile. La lumière est venue dans le monde et son nom est « Jésus-Christ ». Si notre route nous semble obscure, si nous nous débattons dans les ténèbres du doute, du péché, d’une souffrance sans espérance, n’ayons pas peur. Allons avec une immense confiance vers celui qui nous guérit et qui veut illuminer les yeux de notre cœur. Sa grâce, lumière de pardon et de miséricorde est là, tout près de nous…

Quelque part, chacun de nous est né aveugle ou boiteux ou lépreux…

Chacun porte en lui la marque d’un monde imparfait,
Un monde pas encore terminé qui attend la joie de Dieu.

Seigneur, fais que cette faille en moi
Devienne une belle ouverture
pour l’amour.

Aide-moi à ne pas fuir ni vouloir cacher
Ce qui est pour toi
une porte.

Une porte pour venir chez moi.

Viens habiter, Seigneur, de ta douce présence
Ce qui en moi reste infirme.

Textes : Père Ladis
Photos : Sylvianne/Kizoa

Le pape dans les rues de Rome pour implorer la fin de l’épidémie de coronavirus

Nicolas Senèze (@NicolasSeneze) March 15, 2020

Photo : VaticanMedia, pic.twitter.com/jQ0QGgzP53

Le pape a quitté le Vatican cet après-midi [15 mars], peu après 16 heures, pour effectuer un pèlerinage dans Rome afin de demander devant deux icônes très vénérées de la ville la fin de la pandémie de Covid-19 qui touche l’Italie et le monde, a annoncé la Salle de presse du Saint-Siège dans un communiqué.

Dans une première étape, le pape s’est arrêté à la basilique Sainte-Marie-Majeure pour adresser « une intense prière » à la vierge Salut du Peuple romain, icône très prisée des Romains pour laquelle le pape aussi une grande dévotion.

Il était notamment venu prier devant elle le lendemain de son élection, il y a sept ans, et s’y arrête systématiquement dès qu’il part en voyage et à son retour.

En 593, le pape Grégoire Ier l’avait emmenée en procession contre la peste, et en 1837, Grégoire XVI l’avait invoquée contre une épidémie de choléra.

De manière plus inhabituelle, François a ensuite rejoint la via del Corso, dans le centre historique de Rome, parcourant à pied une partie de cette artère vidée de la foule qui y grouille normalement par le confinement imposé aux Italiens.

Une marche, pourtant difficile pour le pape qui souffre de la hanche, que François a tenu à faire « comme en pèlerinage », a précisé le Saint-Siège.

Dans l’église Saint-Marcel-au-Corso, le pape s’est ensuite recueilli devant le crucifix miraculeux qui, en 1522, avait été porté en procession dans Rome pour mettre fin à l’épidémie de peste qui ravageait alors la ville. Une procession qui s’était tenue malgré l’interdiction des autorités soucieuses d’éviter la contagion.

« La procession dura seize jours. Au fur et à mesure de la procession, la peste donnait des signes de régression, et chaque quartier essayait de conserver le crucifix le plus longtemps possible, raconte VaticanNews. À la fin, lorsqu’il fut ramené à l’église, la peste avait complètement cessé. »

Une heure trente de pèlerinage dans Rome

« Dans sa prière, le Saint-Père a invoqué la fin de la pandémie qui frappe l’Italie et le monde, a imploré la guérison des nombreux malades, s’est souvenu des nombreuses victimes de ces derniers jours et a demandé que leurs familles et leurs proches trouvent consolation et réconfort », a expliqué le Vatican.

« Son intention s’adressait également aux travailleurs de la santé, aux médecins, aux infirmières et à ceux qui, en ces jours, par leur travail, garantissent le fonctionnement de la société », a-t-il ajouté.

Le pape François a regagné le Vatican aux alentours de 17 h 30.

Signe éloquent du respect par les Italiens du confinement qui leur est imposé, aucune image du pape dans les rues de Rome n’a été diffusée sur les réseaux sociaux.

Coronavirus : en Alsace, les paroissiens font preuve d’imagination pour garder des liens

Saint-Martin de Colmar.
FRÉDÉRIC CIROU /ALTOPRESS / MAXPPP

Messes diffusées sur YouTube, chaînes de prière, permanences téléphoniques d’écoute : quand l’épidémie de Covid-19 oblige à limiter les rassemblements, les idées fourmillent.

Depuis deux dimanches, Paulette Ruetsch, 78 ans, est privée de messe. Dans sa paroisse des Coteaux de l’Illberg, à Mulhouse (Haut-Rhin), seuls quelques offices de semaines étaient maintenus jusqu’au passage au stade 3 dans la crise du coronavirus, samedi 14 mars : ceux accueillant d’ordinaire moins de 50 personnes. « Avec mon mari, nous regardons la messe à la télévision, explique-t-elle. La communion me manque, car quand on communie, on est uni au Christ. Mais les contacts avec les fidèles à la sortie manquent aussi beaucoup, cela permet d’habitude de bien redémarrer la semaine. Je passe un peu plus de coups de fil pour garder le contact. »

Faisant partie des bénévoles qui assurent l’accueil pour la paroisse, elle continue toutefois de recevoir les personnes venant demander des messes pour leurs défunts ou se renseigner pour les baptêmes. Mais elle prend ses précautions : « J’emporte un masque, du gel hydroalcoolique, je désinfecte le téléphone. Si quelqu’un tousse, je recule ».

« L’obéissance aux autorités publiques n’est pas optionnelle pour un chrétien »

En tant que cluster, le Haut-Rhin fait partie des départements ayant appris dès le 6 mars l’interdiction de rassemblements de plus de 50 personnes. Depuis, l’archevêque Mgr Luc Ravel s’est adressé plusieurs fois aux diocésains. Rappelant que « l’obéissance aux consignes données par les autorités publiques n’est pas optionnelle pour un chrétien », il avait laissé le choix entre annuler les messes et en limiter la participation à 50 personnes. Mais Mgr Ravel a aussi invité à faire preuve d’inventivité pour maintenir la vie ecclésiale.

À Hirsingue, dans le Sundgau, secteur rural le plus au sud de l’Alsace, où l’équipe d’animation pastorale avait choisi de maintenir les trois messes, le 8 mars les fidèles se sont autorégulés. « Nous nous sommes retrouvés en général à 46-47 personnes par office. J’insiste pour que chacun ne le vive pas avec frustration, mais il est vrai que le contexte est difficile », raconte le curé, le père Vincent Fréchin. Anticipant les mesures de confinement strictes, l’équipe d’animation pastorale a aussi décidé de mettre en place une permanence d’écoute téléphonique pour les personnes isolées.

Messe filmée à huis clos postée sur YouTube

À la collégiale Saint-Martin de Colmar, le père Christian Kamenisch a célébré en avance et à huis clos la messe de ce dimanche 15 mars en se faisant filmer par téléphone, et a posté la vidéo de la messe sur YouTube. Le lien de consultation a été envoyé aux fidèles, qui recevaient déjà la lettre d’information paroissiale par courriel.

À l’hôpital Albert-Schweitzer de Colmar, la messe célébrée tous les samedis à la chapelle de l’établissement est déjà en temps normal filmée et retransmise sur les téléviseurs dans les chambres. Le dispositif se poursuit, avec pour différence un prêtre célébrant dans une chapelle vide. Autre initiative encore : la communauté de paroisses En pays de Brisach a mis en place une chaîne de prière, en envoyant par mail un livret comportant des liens vers des chants à consulter sur YouTube, et déposant des exemplaires papiers dans les églises.

« Quand on pense que les personnes derrière leurs ordinateurs, prêtes à envoyer des fichiers MP3 et à servir de hotlines pour les autres, ont en général autour de 75-80 ans, c’est admirable ! », se réjouit Mathieu Rohrbach, animateur de la zone pastorale Colmar-Plaine.

Site : www.croire.la-croix.com