Carême – le partage

« Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu qu’il ne voit pas »

(1 Jn 4,20)
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« Dans sa nouvelle encyclique Fratelli Tutti parue le 4 octobre 2020, le pape François a lancé un appel pressant à la fraternité universelle. Ce texte veut souligner que relever le défi du vivre ensemble, du ‘’nous ‘’ est plus que jamais une question de survie de notre planète et de ses habitants, présents et futurs.

Un constat partagé par Entraide et Fraternité. Cet appel coïncide par ailleurs cette année avec la soixantième campagne du Carême de partage. Une campagne lancée initialement par l’Eglise catholique belge en 1961 suite à une terrible famine dans la province du Kasaï au Congo. La fraternité, c’est la rencontre de l’autre, le dialogue dans la solidarité. C’est se sentir mutuellement responsable de notre humanité commune. (…)

Entraide et Fraternité veut s’appuyer sur les paroles fortes d’encouragement du pape François. Tout au long de cette année anniversaire, Entraide et Fraternité n’aura de cesse de vous inviter à rester ou à devenir acteurs, actrices de la solidarité internationale. A continuer le pari de l’entraide et de la fraternité, plus que jamais. (…) »

Entraide et Fraternité : BE68 0000 0000 3434

Source : édito de Valérie Martin, Juste Terre ! n°176 de janvier 2021, publication commune à Entraide et Fraternité asbl et Action Vivre Ensemble asbl.

En corollaire au texte ci-dessus, on peut aussi se poser la question de savoir si la lutte contre la pauvreté est reliée à la spiritualité ?

La question peut sembler incongrue. Lutter contre la misère, n’est-ce pas procurer du pain, un toit, de quoi se vêtir, se soigner, répondre aux besoins qualifiés d’essentiels ? Le plus souvent, nos sociétés en restent là, considérant que les autres besoins, dont la culture et la spiritualité, sont secondaires ou pour reprendre un vocabulaire fort utilisé en ce temps de pandémie, non essentiels.

Le fondateur du Mouvement ATD Quart Monde, le père Joseph Wresinski, dès la création du Mouvement en 1956, a récusé cette vision des choses. L’accès au beau, à l’art, à la poésie, à la spiritualité correspondait d’emblée pour lui à des besoins aussi vitaux que le pain.

« Pour le père Joseph Wresinski, le beau, l’art, la poésie, sont des besoins aussi vitaux que le pain. La spiritualité des pauvres, c’est faire de l’homme le plus démuni, le centre. Le plus pauvre, autour duquel se rassembler, c’est le Christ Jésus, Fils de Dieu fait homme de la misère. »

Photo-www.joseph-wresinski.org

Bio express

Père Joseph Wresinski (12 février 1917-14 février 1988)

Né en 1917 d’un père polonais et d’une mère espagnole, Joseph Wresinski grandit dans un foyer très pauvre à Angers, en France. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1946, à Soissons. Curé dans des paroisses ouvrières et rurales, pendant dix ans, dans le département de l’Aisne, son évêque lui propose en 1956 de rejoindre un camp de sans-logis, à Noisy-le-Grand (région parisienne).

Le 14 juillet 1956, il rejoint les 252 familles rassemblées dans le camp des sans-logis. Il y éprouve un véritable choc. « Ce jour-là, je suis entré dans le malheur », écrira-t-il plus tard. Désormais, il consacrera toute son énergie à faire reconnaître ce peuple en quête de dignité, un peuple avec une pensée et une expérience uniques, indispensables à la société.

Avec les familles vivant à Noisy-le-Grand, le père Joseph Wresinski créera une association qui deviendra « Aide à Toute Détresse » (ATD), qui deviendra plus tard le Mouvement international ATD Quart Monde. Une certitude l’anime : « La misère est l’œuvre des hommes, seuls les hommes peuvent la détruire. » Des hommes et des femmes de tous horizons le rejoignent peu à peu. Certains, venant de nombreux pays, choisissent d’engager leur avenir avec les plus pauvres. Ainsi nait le volontariat permanent du Mouvement ATD Quart Monde. Plus tard, le Mouvement se répandra dans d’autres pays, dont la Belgique en 1977, et sur d’autres continents.

Source : journal Dimanche du 17-01-2021 sur base de www.joseph-wresinski.org.

Joseph Wresinski avec une famille de Cormeilles-en-Vexin. © ATD Quart Monde

Le Mouvement, qu’il présente comme ‘’une plate-forme où tous les hommes de bonne volonté peuvent se rencontrer’’ est un modèle de vie ou de ‘convivialité’, comme on dit. (…)

Cela va beaucoup plus loin qu’un simple respect mutuel. Un volontaire ne croyant pas en Dieu fut, chez nous, le premier à proclamer, en assises du Volontariat, le droit des pauvres à la vie spirituelle. Il disait par-là que la vie spirituelle n’appartenait pas seulement aux croyants. Mais il allait beaucoup plus loin encore : « Qu’attendez-vous, volontaires croyants pour donner au Quart Monde le meilleur de vous-mêmes ? Moi, non-croyant, je vous demande d’aller jusqu’au bout de vos convictions ». (…)

Extraits de l’article de Jean Tonglet, volontaire-permanent du Mouvement ATD Quart Monde depuis 1977 paru dans le journal Dimanche du 17-01-2021.

On peut lire aussi le livre de Philippe Barbier dont l’enfance a été malheureuse et la rencontre avec le père Wresinski déterminante :  ‘’L’art de rien. Sur le fil de ma vie’’, éditions Quart Monde, 2021

Le père Joseph Wresinski a reçu le titre de Serviteur de Dieu. Il a inspiré le téléfilm Joseph l’Insoumis (2011).

Pour en savoir plus encore, le message du père Wresinski étant très riche:

(+-5’)
(47’)

Litanies avec lesquelles le père Wresinski concluait les eucharisties qu’il célébrait :

Photo Jean-Louis, église d’Autelhaut

Notre Dame de ceux qui n’ont rien,
Priez pour nous.

Notre Dame de ceux qui ne sont rien,
Priez pour nous.

Notre Dame de ceux qui ne peuvent rien,
Priez pour nous.

Notre Dame de ceux qui sont seuls,
Priez pour nous.

Notre Dame de tout le monde,
Priez pour nous.

Notre Dame de toute gloire,
Priez pour nous.

Carême – la prière

Je suis le Seigneur ton Dieu, je te donne un enseignement utile, je te guide sur le chemin où tu marches. » (Is. 48-17)

Prière de Jésus : « Je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour tous ceux que tu m’as donnés : ils sont à toi » (Jean 17,9). « Je ne te prie pas de les enlever au monde, mais de les préserver du mal » (Jean 17,15) Jésus ne prie pas pour le monde matériel, pour l’argent, le pouvoir et tout ce qui revêt tant d’importance lorsque nous nous détournons de Dieu. Nous seuls avons de l’importance à ses yeux, tout le reste n’est qu’accessoire.

Photo Kizoa

Prière d’un bagnard

Je n’en finis plus, Seigneur, d’essayer de m’en sortir. Un malheur n’attend pas l’autre. Je n’arrête pas de me décourager ; je suis comme un nageur qui prend sans cesse des tourbillons (…) Ah ! Si tu déchirais ma nuit, Seigneur, si tu brisais mes chaînes, si tu me faisais sauter le mur… Tu sais, je ne vois plus de lumière au bout de mon tunnel. J’ai toujours ce boulet accablant à ma cheville. (…) J’ai du mal à vivre ! Je suis si petit, si faible, et je ne vois pas le jour où tout cela va finir. Je suis malheureux, je n’en peux plus! Ah Seigneur ! Desserre mes liens, rafraîchis mon front. Prends ma main, renforce mon pas, je n’ai plus que toi ; ne me déçois pas ; tu es ma dernière chance, mon dernier Feu, ma dernière Main. Ne me laisse pas tomber, j’ai tant besoin de Toi.

Bagnard de la colonie pénitentiaire de Nouméa, Nouvelle Calédonie, au large de l’Australie, où était érigé au 19ième siècle un bagne accueillant les grands criminels et des personnes que l’empereur des Français voulait éloigner (opposants politiques…) Site La Croix.com

Mireille MATHIEU

« Je prie et je parle à ma mère défunte, ma petite maman. Je lui parle comme à la Vierge Marie pour qu’elle nous protège. Prier est très important. Je songe à Louis Pasteur qui disait : ‘’ Quelles que soient ta religion ou la couleur de ta peau, dis-moi quelle est ta souffrance.’’ Chacun a besoin de se recueillir, de s’exprimer de façon personnelle. Chacun a besoin d’aide intérieure ou extérieure, dans la vie. »

Extrait de l’interview de Mireille Mathieu, propos recueillis par Bernard Meeus, Soir Mag du 13-01-2021.

Photo : Marie-Claire

Fathi BALADI, étudiant

Ce jeune homme avait ouvert son esprit au monde entier et transformé ses rêves d’adolescent en un geste d’offrande à Jésus-Christ. Il est mort, les bras en croix, victime à 19 ans du mitraillage de sa voiture alors qu’il se rendait chez un ami pour revoir ses cours. Rien ne permettait d’expliquer cet assassinat puisque Fathi Baladi (1961-1981) étudiait à l’école des Beaux-Arts de Beyrouth ; il n’était ni militaire ni milicien mais tout simplement un chrétien libanais, comme tant d’autres tués sous les bombardements, ou au coin de la rue. C’est en rangeant ses affaires personnelles après sa mort, que sa mère découvrit des dessins pieux, des prières et un journal que l’on pourrait qualifier de spirituel. » Reconnu comme martyr, son procès en béatification est en cours.

« Il voyait la vie au-delà des ruines fumantes. ‘’La vie est parfois cachée, mais elle ne disparaît jamais complètement’’. Les larmes dans les yeux, il écrivait : ‘’Ne cherchez pas la vie dans des merveilles lointaines, elle est proche de vous : il suffit de regarder. Elle vous attend les bras tendus, souriante, portant la gerbe de blé et la bruyère en fleur’’. Encore une fois, au milieu des blessés qui criaient et des mères qui pleuraient, il adressait à Dieu cette petite prière : ‘’Seigneur, entends cette mélodie qui est chantée, ne nous laisse pas comme ça’’. Il laissa éclater cet appel qui jaillissait du plusprofond de son cœur. ‘’Je crois en un seul Dieu que j’aime. L’unique et le seul Dieu en qui chacun doit croire. A ceux qui ne sont plus, je pense. Pour ceux pour qui la vie n’est plus joie, je prie.  Pour ceux qui souffrent, qui sont affamés, qui meurent, je pleure. Enfants du monde, je vous aime. Ô mon Dieu, je vous aime ! Vous êtes le plus grand !’’

Extrait de l’article de Philippe Henne dans le journal Dimanche du 17-01-2021 qui se base sur les sources suivantes : Asianewq.it, Aleteia.org, diocèse d’Avignon, L’Orient-le-Jour.

Photo : Denny Muller-Unsplash

Anne QUEFFELEC, pianiste, concertiste

« Je crois que j’ai toujours eu la foi. Mais je l’avais peut-être de façon plus sûre lorsque j’étais jeune. Aujourd’hui, c’est à travers la musique que je la vis. J’ai foi en la transcendance. Il y a en l’homme une ouverture à l’infini. Nous sentir dépassés face à la beauté de la nature ou d’une œuvre est le signe que nous sommes appelés par quelque chose de plus grand. Blaise Pascal écrit : ‘’Incompréhensible que soit Dieu, et incompréhensible qu’il ne soit pas’’. Je penche pour la seconde option. Et j’aime l’idée qu’il y a en nous cette part de divin qu’il nous appartient de faire vivre. Nous avons sans doute à contribuer à l’existence de Dieu. Je me dis aussi que Dieu doit être parfois sidéré par la façon dont l’homme vit sa divinité. Il a dû être bluffé par Bach, sa créature ».

Extrait de l’interview de Anne-Laure Filhol, dans La Vie du 20-02-2020

Georg Friedrich Haendel : Menuet en sol mineur (Anne Queffélec) – YouTube

Carême – le jeûne et la pénitence

Nous voici donc dans le temps du carême ; lorsque j’aborde ce thème, on me rétorque souvent que l’année 2020 était toute une année de carême et c’est sans doute juste. Nous avons été privés de beaucoup de choses…mais qu’est-ce que faire jeûne, un des piliers du carême ? Le jeûne est physiologiquement bon pour la santé ; on trouve sur internet pas mal de vidéos et tutos vantant les bienfaits du jeûne…

« Faites pénitence, convertissez-vous ». Telle est la parole, qu’avant toute autre, Jésus adresse aux Juifs et, par eux, aux Hommes. Elle avait déjà retenti à travers les invectives des Prophètes et la prédication du Baptiste. Le Christ, inaugurant son enseignement, la prononce à son tour avec une exigence et une autorité que personne jusque-là n’avait pu lui conférer.

Revenez à moi de tout votre cœur – YouTube
Photo Sylvianne

Vous souvenez-vous du texte de Jonas, lu le 3ème dimanche après la fête de Noël ?

 La parole du Seigneur fut adressée de nouveau à Jonas :

 « Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne, proclame le message que je te donne sur elle. »

 (..)Jonas la parcourut une journée à peine en proclamant : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! »

Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit, se vêtirent de toile à sac.

La chose arriva jusqu’au roi de Ninive. Il se leva de son trône, quitta son manteau, se couvrit d’une toile à sac, et s’assit sur la cendre.

Puis il fit crier dans Ninive ce décret du roi et de ses grands : « Hommes et bêtes, gros et petit bétail, ne goûteront à rien, ne mangeront pas et ne boiront pas. Hommes et bêtes, on se couvrira de toile à sac, on criera vers Dieu de toute sa force, chacun se détournera de sa conduite mauvaise et de ses actes de violence.

(…) En voyant leur réaction, et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise, Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés. (Jon 3,1-10)

Et ne croyons pas que le jeûne est d’une autre époque car en Irak, trois jours de jeûne pour la fin du Covid-19 et la venue du pape ont été décrétés à l’initiative du cardinal Louis Raphaël Ier Sako, patriarche de l’Église catholique chaldéenne locale. Demander à Dieu d’intercéder pour la « Résurrection de Ninive ».Du lundi 25 au mercredi 27 janvier, les chrétiens d’Irak sont invités à prier quotidiennement et à jeûner – au moins jusqu’à midi, et toute la journée pour ceux qui le peuvent – pour la fin de la pandémie de Covid-19, et afin que les conditions de la venue dans le pays du pape François, prévue du 5 au 8 mars prochains, soient bien réunies.

Site Croire.com du 26-01-21

Photo Kizoa

Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim.  (Luc 4, 1 et 2)

Le carême est un temps de pénitence et de conversion. L’abstinence n’est pas une réelle pénitence. Cette prescription a un caractère symbolique. Elle rappelle qu’il faut se priver de quelque chose. On peut réduire sa consommation d’alcool, de tabac ou de chocolat !

Le pape Jean Paul II a proposé aussi un usage plus modéré de la télévision pour faire pénitence pendant le carême. Certes, l’Église a assoupli les règles et pratiques pénitentielles du Carême catholique : depuis 1949, le jeûne est limité à deux jours, le mercredi des cendres et le vendredi saint ; ce qui est fort peu et sont dispensés de jeûner les personnes de plus de 60 ans, les jeunes de moins de 18 ans accomplis et les femmes enceintes.

En quoi consiste le jeune du carême ? Le jeûne consiste à faire un seul repas pendant la journée, avec une alimentation frugale le matin et le soir. On ne doit rien manger entre les repas. Si on prend un repas à midi, on ne prend qu’une légère collation le soir.

La signification du jeûne de carême : jeûner a pour but de donner soif et faim de Dieu et de sa parole. De plus, jeûner pendant le carême n’est pas seulement un geste de pénitence, mais aussi un geste de solidarité avec les pauvres et une invitation au partage (…)

Source : site internet : https://cybercure.fr/

Photo Annie (déjà la renaissance…)

Frère Nicolas Morin, franciscain, attend le carême avec joie, car c’est un temps plus particulier de retrouvailles avec Dieu et de croissance spirituelle. C’est une chance qui nous est offerte pour nous tourner vers Dieu, vers nous et vers les autres. C’est un temps pour renaître, renaître à soi-même !

Donc finalement c’est bien plus qu’un temps de pénitence, c’est un temps de retournement sur soi, de relecture de vie, qui nous est proposé tous les ans ?

N. M : Oui, c’est la pédagogie de l’Église, elle nous propose de vivre avec beaucoup plus d’intensité pendant un temps limité ce que nous sommes appelés à vivre tout au long de notre vie chrétienne.

Le carême, c’est toute la vie chrétienne ?

N. M. : Bien sûr, cette démarche de conversion s’étend sur toute notre vie. (…)

Ce chemin passe quand même par un temps de jeûne, de partage, de prière… Le jeûne, ce n’est pas très drôle, il faut faire des efforts. Comment faut-il le pratiquer ?

N. M. : Je l’entends ainsi : « creuser, élargir l’espace de ma tente ». Si je suis plein, plein de moi-même, de mes activités, il n’y a plus de place pour accueillir l’autre, pour accueillir Dieu et finalement pour accueillir la profondeur de ce que je suis. Le carême veut nous aider à ouvrir un espace et le jeûne, très concrètement, l’exprime physiquement. Alors qu’habituellement, quand j’ai faim, je comble immédiatement ma faim, je vais accepter de manquer, non pas pour manquer, mais pour m’ouvrir à un bien plus grand encore, Dieu, qui est capable de me combler. C’est cela, le sens du jeûne. En même temps, la faim me fait prendre conscience de ceux qui ne choisissent pas la faim, et donc elle m’ouvre les yeux pour une solidarité très concrète elle aussi.

Vous vous privez de certains aliments, vous mangez moins que d’habitude ?

N. M. : Il y a différents types de jeûne, mais pour moi, je ne mange pas le vendredi soir. Je passe l’heure du repas à la chapelle en oraison. Du coup, un jour des chrétiens se sont joints à moi, car ils ne savaient pas trop comment vivre le carême, et depuis cela continue, et cela s’étend même maintenant sur toute l’année. C’est une manière très concrète de vivre le jeûne et de lui donner du sens. (…)

Vous dites que le carême est un temps de transformation. Vous vous sentez transformé, vous, après ces quarante jours, chaque année un peu plus ?

N. M. : Ce serait présomptueux de ma part de le dire ! C’est dans le cœur de Dieu. Mais oui, je crois que c’est un chemin spirituel qui nous aide à grandir tous les jours. Ce chemin-là, nous ne le construisons pas à la force du poignet, il nous est donné. Je crois que le Seigneur ne nous demande qu’une chose : nous rendre disponibles, avoir le désir de l’aimer davantage, et pour le reste, c’est lui qui fait le travail.

Donc il n’y a pas d’effort de notre part ?

N. M. : Si. Nous rendre disponibles demande un vrai effort, très concret.

Cela veut dire se donner du temps tous les jours ?

N. M. : Chacun a son rite. Certains vont marquer le mercredi des Cendres de manière particulière, et prennent le temps de prier, de lire l’Évangile, de célébrer en communauté. Dans ma communauté, chaque repas que l’on ne prend pas est noté, de sorte que l’argent qu’on n’a pas dépensé soit partagé.

Si j’ai bien compris, le carême n’est pas triste, il mène à la joie ?

N. M. : Oui, à la joie de la Résurrection.

Extraits de l’Interview réalisée par Sophie de Villeneuve pour Radio Notre-Dame pour l’émission « Mille questions à la foi » – site internet Croire.com

17 février 2021 – Mercredi des cendres

Photo Vincent Ledvina /Unsplash

Comme à ses premiers disciples, Jésus nous demande aussi : « Que cherchez-vous ? »

Que cherchons-nous à travers le Carême, temps de pénitence mais aussi de conversion.

Habituellement, le Carême est présenté comme un temps de privations personnelles et d’exigences morales alors qu’il est aussi un temps privilégié, à l’instar de l’Avent, de conversion. Temps où les baptisés vont à la rencontre du Vivant, en se reconnaissant pécheurs mais avec un but bien précis : raviver en leur cœur l’esprit du baptême.

Le Carême, quarante jours de retour vers Dieu.

Le premier pas du chemin est le mercredi des Cendres avec la proclamation inaugurale du livre de Joël : « Revenez à moi de tout votre cœur dans le jeûne, les larmes et le deuil ! Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu ! »

Nous entrons en carême, et nous allons une fois de plus nous demander comment utiliser au mieux ce temps qui nous mène à Pâques. L’Église nous recommande le jeûne, la prière et le partage. Certains trouveront cela sans doute austère, et poseront la question : le carême doit-il être triste ?

« Frère Nicolas Morin, franciscain, attend le carême avec joie, car c’est un temps plus particulier de retrouvailles avec Dieu et de croissance spirituelle. C’est une chance qui nous est offerte pour nous tourner vers Dieu, vers nous et vers les autres. C’est un temps pour renaître, renaître à soi-même ! »

Ce chemin du Carême est un temps de maîtrise des désirs de notre corps (le jeûne), d’attention à nos frères dans le besoin (le partage) et de relation approfondie avec le Seigneur (la prière), trois domaines décisifs de la vie du baptisé.

Jeûne, partage, et par-dessus tout prière avec ces instants de cœur à cœur avec le Seigneur où nous reprenons les mots du psalmiste : « Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint. Rends-moi la joie d’être sauvé » (Psaume 50).

A l’heure où beaucoup croient qu’un tel langage est dépassé, enracinons dans la Parole notre fidélité au Seigneur. N’est-ce pas elle qui est la vérité de l’amour ?

Et puis ne tombons pas dans la tentation de faire semblant, de vivre un Carême de surface. Le baptême est un engagement : « Le baptême ne purifie pas de souillures extérieures, mais il est l’engagement envers Dieu d’une conscience droite et il sauve par la résurrection de Jésus Christ » (1 P 3,21).

Si le Seigneur exige de nous ‘’une conscience droite’’, c’est qu’il compte sur nous et nous croit dignes de son amour.

Sylvianne : texte inspiré par le Missel du dimanche 2021, éd. Artège, de la méditation (Une conscience droite) de Sœur Emmanuelle Billoteau et d’un extrait de « Mille questions à la foi » (Frère N.Morin), Site Croire.com

3 janvier 2021 – Epiphanie

Image : lusile17.centerblog.net

« Quelle est la singularité de cette étoile pour que des mages, férus de connaissance, décident, à sa vision, de prendre route depuis l’Orient ? Quelle est sa signification pour que Hérode et tout Jérusalem en soient bouleversés ? Quel est son puissant message pour que grands prêtres et scribes scrutent où devait naître Jésus ? La joie provoquée par l’astre divin est grande, nous dit l’Evangile de Matthieu. Très grande ! Cette intensité n’est pas anodine. Elle remue les mages de l’intérieur. Elle suscite leur adoration de l’enfant. Elle dit l’universalité de Noël. »

Extrait de la méditation (Ils se réjouirent d’une très grande joie) de Mgr Bernard Podvin, Missel du dimanche 2021

Photo Kizoa (Nasa)

Quelle est l’« étoile » qui guida les Rois Mages vers Jésus ?

‘’ (…) David H. Clark et F. Richard Stephenson présentent dans leur ouvrage « The Historical Supernovae » le catalogue de toutes les novae et supernovae observées avant l’invention du télescope. La plupart de ces observations, qui s’étalent entre – 532 et l’an 1604, sont dues aux astronomes chinois.

Les novae sont des étoiles dont la brillance augmente très rapidement pendant quelques jours avant de reprendre une valeur normale ; les supernovae sont des étoiles massives qui terminent leur vie en une explosion qui peut les rendre aussi brillantes qu’une galaxie pendant quelques semaines, et qui donnent naissance à une étoile à neutrons ou un trou noir. Parmi les 75 évènements répertoriés par Clark et Stephenson, 8 sont antérieurs à l’année 0 : printemps -532, août-septembre -204, juin-juillet -134, octobre-novembre -77, mai-juin -76, mai -48, juin-juillet -47, et enfin, en mars-avril de l’an -5 !

Cette dernière a été visible pendant plus de soixante-dix jours, et sans mouvement apparent dans le ciel. Le printemps, ça colle ! Voilà donc le bon candidat pour l’étoile de Bethléem : l’explosion d’une étoile massive en fin de vie ! S’il a existé, Jésus est donc né au printemps de l’an – 5 avant… lui-même.’’ (…)

Jacques Treiner – Physicien théoricien, chercheur associé au laboratoire LIED-PIERI, Université de Paris, site internet : theconversation.com

Photo reprise de Facebook : www.dreamcreations.fr

Psaume 71 – Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi

Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !

En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !

Les rois de Tarsis et des îles apporterons des présents,
les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront. Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.

Le pape François trace le cap pour 2021 : « Puissiez-vous, tout au long de cette année, continuer à développer une culture de la rencontre et de la fraternité et à marcher ensemble vers cet horizon d’espérance dévoilé par la résurrection du Christ. »

Que les cloches qui ont résonné ce 25 décembre soient porteuses de paix, de solidarité et de joie pour tous.

Montage vidéo: Les cloches porteuses de joie

25 décembre 2020 – NOEL, gloria in excelsis Deo

Eglise d’Udange – Photo : Sylvianne

Psaume 95 – Aujourd’hui, un Sauveur nous est né : c’est le Christ, le Seigneur.

Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
chantez au Seigneur et bénissez son nom !

De jour en jour, proclamez son salut,
racontez à tous les peuples sa gloire,
à toutes les nations ses merveilles !

Joie au ciel ! Exulte la terre !
Les masses de la mer mugissent,
la campagne tout entière est en fête.

Les arbres des forêts dansent de joie
devant la face du Seigneur, car il vient,
car il vient pour juger la terre.

Il jugera le monde avec justice,
et les peuples selon sa vérité !

L’invisible est dit par la description haute en couleurs des anges. Dans l’insignifiance de cet événement marginal difficile se manifeste toute la puissance de l’amour de Dieu. Une fraternité nouvelle est rendue possible. Telle est la foi chrétienne et tel est le sens profond de Noël célébré chaque année depuis l’an 325. (…)

Pour ce Noël 2020 pas normal, la célébration la plus authentique sera alors le partage, dans la simplicité et le souci de nos proches et de nos voisins. Finalement, l’occasion est donnée à nos sociétés occidentales de redécouvrir un sens de Noël autre que ce dont on l’a surchargé de consommations matérialistes de toutes sortes. Ce « pas normal » sera alors comme un retour à l’authentique normalité de Noël. Un petit pas, « pas normal », tout près de chez soi, pour de la joie et une grande bouffée d’air frais et d’espérance.

Arnaud Join-Lambert, professeur de théologie à l’Université catholique de Louvain, Site La Croix.com

Chapelle N-D du Bel Amour à Clairefontaine – Photo : Sylvianne

Bonjour à vous !  Nous savons ce qu’est le confinement. Avez-vous déjà pensé, qu’un Autre est plus ou moins confiné en nous et que nous pouvons le « déconfiner » sans danger, l’Hôte intérieur caché, souvent emprisonné au fond de nous-mêmes. On le pense lointain, au-dessus, en dehors dans un ciel hypothétique et mythique avec les divinités de l’Olympe situé dans un arrière monde d’illusions, d’idées purement imaginaires Ce fameux ciel dont on entend dire que personne n’en est revenu. Ciel païen que Jésus est venu démanteler pour nous annoncer son Père comme un Dieu avec nous, en l’Homme. Une vraie révolution que nous n’avons pas encore beaucoup comprise : Dieu en nous, que nous pouvons délivrer en déverrouillant la prison dans laquelle il est enfermé. Nous nous agitons au dehors alors qu’il est au-dedans. Délivrons-le en le visitant dans la prière. Formule usée, vieillie peut-être pour nous. Quelqu’un nous a dit avant de mourir : ‘Si quelqu’un m’aime il gardera ma parole, mon Père l’aimera, nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure’. Dieu en nous et non plus à dix milliards d’années – lumière. N’attendons pas la mort pour aller au ciel car nous risquerions d’être déçus.  C’est aujourd’hui qu’il est déjà là au fond du cœur, trésor caché, enfoui à partager tous ensemble.

Abbé Jean-Marie Piron

Photo : Sylvianne

« Jésus est-il Dieu ? je le crois profondément, même si, certains jours, je ne saurais pas dire où je le place exactement. Il est Dieu, mais il est aussi une personne humaine qui a ri, qui s’est mise en colère, qui a mangé, qui a pleuré. Il est Dieu incarné, un Dieu physique que j’appelle plus volontiers quand j’ai vraiment besoin qu’on s’occupe de moi. Dans les Evangiles, il est Dieu qui parle. Qui délivre Son message le plus haut, le plus sublime. Une parole où il n’y a pas une faute, où il n’y a pas un mensonge, où il n’y a pas une imposture, où il n’y a pas un mot pour rien. Une parole où tout est grand, tout est juste, tout est beau, tout est amour, tout est solide. Une parole qui ne peut heurter quiconque. Son message me parle, et ce n’est pas le message d’un saltimbanque ou d’un révolutionnaire que j’y vois – comme on se plaît aujourd’hui à le décrire. Ce n’est pas non plus, le message d’un simple philosophe. Jésus n’est pas le Bouddha, il est plus que le Bouddha – en sachant que dans le langage céleste, ce dernier n’est pas lanterne rouge : être Bouddha, c’est déjà beaucoup ! mais le Bouddha est un être humain, un être que l’on ne prie pas. Jésus, lui, je le prie. »

Michel Delpech ‘‘J’ai osé Dieu…’’
Chap. 4 Chercheur de vérité, Presses de la Renaissance (2013)


« Soyez toujours dans la joie ; priez en tout temps ; remerciez Dieu en toute circonstance. »

(Th. 1, 16-18)

Heureuse et sainte fête de Noël!

« Adeste fideles » en polonais (« Przybądźcie dziś wierni »)
Enregistré à Noël 2019 dans l’église de Corpus Christi à Bytom-Miechowice, en espérant revoir lors de l’année à venir une église aussi comble !

24 décembre 2020 – Nuit de Noël

Eglise du Sacré-Cœur Arlon – Photo Sylvianne

« Il fallut que le Bon Dieu fasse un petit miracle pour me faire grandir en un moment et ce miracle il le fit au jour inoubliable de Noël, en cette nuit lumineuse qui éclaire les délices de la Trinité Sainte, Jésus le doux petit Enfant d’une heure, changea la nuit de mon âme en torrents de lumière… en cette nuit où Il se fit faible et souffrant pour mon amour, Il me rendit forte et courageuse, Il me revêtit de ses armes et depuis cette nuit bénie, je ne fus vaincue en aucun combat, mais au contraire je marchai de victoires en victoires et commençai pour ainsi dire « une course de géant !… » La source de mes larmes fut tarie et ne s’ouvrit depuis que rarement et difficilement ce qui justifia cette parole qui m’avait été dite : « Tu pleures tant dans ton enfance que plus tard tu n’auras plus de larmes à verser ! (…)

En cette nuit de lumière commença la troisième période de ma vie, la plus belle de toutes, laplus remplie des grâces du Ciel… En un instant l’ouvrage que je n’avais pu faire en 10 ans, Jésus le fit se contentant de ma bonne volonté qui jamais ne me fit défaut.
Comme ses apôtres, je pouvais Lui dire : « Seigneur, j’ai pêché toute la nuit sans rien prendre. » Plus miséricordieux encore pour moi qu’Il ne le fut pour ses disciples, Jésus prit Lui-même le filet, le jeta et le retira rempli de poissons…
Il fit de moi un pêcheur d’âmes, je sentis un grand désir de travailler à la conversion des pécheurs, désir que je n’avais pas senti aussi vivement… Je sentis en un mot la charité entrer dans mon cœur, le besoin de m’oublier pour faire plaisir et depuis lors je fus heureuse ! … »

Histoire d’une âme, chapitre V, de Ste Thérèse de Lisieux

Ma vie n’est qu’un instant – Extrait de Thérèse Songs, Blanc, par Pierre Eliane, Studio SM

« On ne peut annoncer le Christ aux autres qu’en se détachant de soi-même et de la mondanité. Non pas en attirant les gens à soi, mais en les orientant vers Jésus »

Pape François

Joyeuse lumière – Extrait de Le temps de l’Avent, par André Gouzes, Studio SM

20 décembre 2020 – 4ème dimanche de l’Avent

Photo Kizoa

« Personne ne se sauvera tout seul. Personne ne se sauvera sans vouloir que les autres soient sauvés avec lui. Seule la solidarité dans l’épreuve peut nous préserver du désastre et du désespoir. Cette solidarité, Dieu est le premier à la nouer avec l’humanité. Dans l’épreuve, il ne nous abandonne pas. Il reste présent à nos côtés. « La bonne nouvelle est qu’une Arche nous attend pour nous conduire vers un nouvel avenir », écrit le pape. Cette Arche, c’est le Christ lui-même, celui qui nous attend plus que nous ne saurons jamais l’attendre. »

Extrait de l’édito de Dominique Greiner, rédacteur en chef de Croire-La Croix du 4-12-20

Psaume 88 – Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante !

L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ;
ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.
Je le dis : C’est un amour bâti pour toujours ;
Ta fidélité est plus stable que les cieux.

« Avec mon élu, j’ai fait une alliance,
j’ai juré à David, mon serviteur :
j’établirai ta dynastie pour toujours,
je te bâtis un trône pour la suite des âges. »

« Il me dira :’’Tu es mon Père,
mon Dieu, mon roc et mon salut !’’
Sans fin je lui garderai mon amour,
mon alliance avec lui sera fidèle. »

Persévérons dans la prière…

(…) Je vais essayer de vous dire ce que je m’efforce de réaliser quand je prie, toujours comme un débutant.

La première démarche est de vouloir prier pour rejoindre ‘Celui qui est toujours là’. Il faut donc que je m’arrête pour l’accueillir, lui consacrer le temps que je veux lui donner. C’est ce qui est le plus important pour entrer dans la prière. Je rejoins « le coin prière », le lieu où je veux prier. Ceci est, encore une fois, la fondation de mon temps de prière.

Ensuite je demande l’aide de l’Esprit- Saint pour qu’il m’aide à être ouvert à ce qu’il veut donner. Qu’il m’unisse à la prière de Jésus à son Père. Evidemment tout cela se passe dans l’obscurité de la foi. Rien de sensationnel n’est perçu par un sentiment. Il faut consentir à l’austérité, voire la sécheresse. Il faut préférer Dieu aux ‘cadeaux’ ressentis.

Alors lisons le texte de la prière séculaire d’Israël, de Jésus et de l’Eglise. Je me « glisse » dedans, en communion avec tout le peuple de Dieu priant de par le monde, en communion aussi avec l’Eglise invisible du silence dans la mort, déjà cachée en Dieu. La prière n’est pas une action isolée et solitaire mais communion dans la foi avec l’Univers divin d’un peuple immense de ceux qui ont cherché le Seigneur.

Alors je peux entrer dans le psaume en le lisant non pas du bout des yeux, mais en prononçant les paroles, en lisant à haute voix comme dans les temps anciens ; cela aide à mémoriser. Le psaume est long et complexe mais « ça paye » comme dirait F. Raynaud.

D’abord la louange, essentielle pour décrasser l’âme et ne pas rester dans la tristesse et la morosité, brouillard mortel qui nous empoisonne. Les psaumes sont remplis de louanges même si la vie est dure, inquiétante et douloureuse. La louange nous introduit dans l’espérance eschatologique. Excusez ce mot mais il est une clé indispensable pour ouvrir le sens des psaumes qui se projettent le temps où Dieu réalisera pleinement ce qu’il a déjà commencé dans la résurrection de Jésus d’entre les morts.

Prions comme St François, avec toute la création, toutes nos sœurs les créatures en laissant tomber les écailles de nos yeux qui nous empêchent de les voir. L’infiniment grand, l’infiniment petit et la complexité des vivants, de la mésange qui vient picorer la boule que je lui ai donnée. La couleur du ciel qui prépare le surgissement du soleil. Et tout… Et tout ! Le temps passe vite quand on loue le Seigneur. Une journée sans louange n’est pas possible. C’est déjà la vie éternelle qui commence… A vous de continuer quelles que soient vos humeurs !

Abbé Jean-Marie Piron

Ce dimanche est celui de la confiance, comme en témoignent Marie et Joseph

« Dans notre monde parfois sombre, le « Oui » de Marie apporte lumière et confiance.

Avec elle, nous sommes invités à formuler ce « oui » qui donne la vie. « Seigneur que tout advienne selon ta parole » (Luc1,38) »

Extrait du texte transmis par Thérèse de l’équipe pastorale.

« Depuis longtemps, Dieu connaît les cœurs de pierre. Il veut en faire des cœurs de chair. Mais en Marie comblée de grâce, la conversion est déjà faite. La parole vient rejoindre un cœur disponible à l’amour, un cœur déjà donné à son Dieu. Ce cœur ouvert devient terreau fertile pour enfanter le Verbe, et il suffit d’un ‘’oui’’ pour qu’agisse l’Esprit.

En ces dernières heures de l’Avent, examinons nos cœurs, nos vies : quelle est ma réponse à l’Alliance ? Quelle est la place que je réserve à Dieu dans ma vie quotidienne ? » 

Extrait de la méditation (A cœur ouvert) de Michèle Clavier, dans missel du dimanche 2021 (éd. Bayard). Photo Sylvianne

Fidélité, foi, confiance… Tous ces mots ont la même racine. À l’époque, on avait l’habitude de résumer les 613 commandements en un seul, qui condense tout. Il se trouve chez le prophète Habaquc (2,4) : « Le juste vivra par sa fidélité ». Saint Paul reprendra ce verset en disant : « Celui qui est juste par la foi, vivra » (Rm 1,17).

Et la confiance de Joseph : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie » (Mt 1,20).

Le verbe grec signifie « accueillir »« recevoir ». Ce verbe fait appel à la confiance, à la foi en quelque chose de nouveau qui va être révélé. Joseph se rend disponible sans savoir en quoi son rôle va consister. Il attend quelque chose qu’il ne connaît pas encore.

Première surprise : le Messie ne vient pas comme un super Adam, descendant du ciel de façon surnaturelle ! Cela se passe, de façon inattendue, par la naissance d’un enfant, d’une femme – de sa femme ! Cette alliance entre le divin et l’humain est inédite. Voici que de la terre jaillit quelque chose de céleste ! Cela questionne la foi de Joseph mais n’entame en rien sa confiance. » (…)

Fidélité, foi, confiance… Tous ces mots ont la même racine. À l’époque, on avait l’habitude de résumer les 613 commandements en un seul, qui condense tout. Il se trouve chez le prophète Habaquc (2,4) : « Le juste vivra par sa fidélité ». Saint Paul reprendra ce verset en disant : « Celui qui est juste par la foi, vivra » (Rm 1,17).

Extrait de l’article de P. Henry de Villefranche, prêtre du diocèse de Paris et professeur d’exégèse à la faculté Notre-Dame, Site Croire.com
Photo: église de Barnich, Sylvianne

13 décembre 2020 – 3ième dimanche de l’Avent (B)

Gaudete ! Réjouis-toi !

L’annonciation, mosaïque de Notre Dame du Rosaire, Lourdes
httpphotos.linternaute.com

Mon âme exalte le Seigneur,
Exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !

Il s’est penché sur son humble servante ;
Désormais tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge
Sur ceux qui le craignent.

Déployant la force de son bras,
Il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leur trône,
Il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.

Il relève Israël son serviteur,
Il se souvient de son amour.
De la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham
et de sa race, à jamais.

Gloire au Père, au Fils, au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles, amen.

Magnificat – Youtube (lien internet)

Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles…

Le cantique de Marie fait partie de la liturgie de l’Avent. C’est elle qui peut nous aider à toujours mieux accueillir Jésus notre Sauveur. J’ai relu dernièrement que Charles Maurras rendait grâce au catholicisme de chanter l’hymne en langue latine pour « purger l’Eglise du venin du magnificat ». Et sous la dictature militaire en Argentine dans les années 70, la commission épiscopale de liturgie a purement et simplement censuré le verset 52a. Si le chant de Marie incommode certains cherchons la raison de ce scandale : Dieu se range du côté des « petits ».

C’est le chant des pauvres qui rendent gloire à Dieu car, ‘déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.’ Ce cantique de marie ressemble à celui d’Anne, mère de Samuel : J’ai le cœur joyeux grâce au Seigneur. Il n’est pas de saint pareil au Seigneur. L’arc des forts est brisé, et ceux qui chancellent retrouvent la force. Les repus s’embauchent pour du pain, et les affamés se reposent. Il relève le faible de la poussière pour le faire asseoir parmi les princes. Les adversaires du Seigneur seront brisés.

 (Samuel 2/1.11). Dieu aime son petit peuple de pauvres, ‘les pauvres de Yahvé, les anawim’.

Jésus aussi dira : Quiconque s’élève sera abaissé… les derniers seront les premiers…

Nous n’avons aucune hésitation à avoir pour aujourd’hui. Le chemin est clairement tracé pour nous : entrer dans l’engagement de Dieu au service des défavorisés. Le magnificat répartit les hommes en deux catégories : d’une part, les gens ordinaires, les humbles, les pauvres, les affamés, ceux qui souffrent… d’autre part, les orgueilleux, les riches, les repus, les puissants. Marie était de la première catégorie. Elle vivait dans l’obscurité et la simplicité et pressent le retournement de situation que toute la bible proclame et annonce.

Il faut noter que c’est une perspective à long terme. On ne voit jamais Dieu disperser les superbes et détrôner les potentats dans la vie de Marie… c’est elle, au contraire, qui fuit devant Hérode quand celui-ci veut tuer son enfant. Et, un jour, les puissants de ce monde finiront par le tuer. Mais, précisément Marie chante la victoire finale de Dieu, quand l’injustice qui règne partout aura été vaincue, quand l’oppression des riches sera compensée, quand l’insolence des grands sera anéantie, à l’Heure de la suprême intervention de Dieu. C’est la « résurrection » de Jésus qui « renverse les puissants de leur trône » …et élève les humbles »

Dans l’espérance nous devons tout faire, dès maintenant, pour travailler dans le « sens de Dieu » : faire la justice, donner leur chance aux méprisés, assurer la promotion des pauvres, donner à manger à ceux qui ont faim en collaboration avec toutes celles et ceux qui luttent dans le même sens. Et ils sont nombreux les affamés de justice. Peuple debout, chante ta délivrance !    

Jean-Marie Piron
(*Cette réflexion est inspirée du commentaire de Noël Quesson tome 2 pages 328-330)

« Dans la parole de Dieu apparaît constamment ce dynamisme de la ‘’sortie’’ que Dieu veut provoquer chez les croyants » Pape François, Evangelii Gaudium.

« Le seigneur nous a remis une lettre de mission s’ouvrant par un impératif : Gaudete !

’’Réjouis-toi !’’. Oui, réjouissons-nous, n’éteignons pas l’Esprit qui habite nos cœurs.

Nous voici en mission d’Evangile car nous avons vu le salut : l’Enfant que nous fêterons à Noël incarne ce qu’Isaïe prêchait, ce que Marie chantait. Magnificat ! Exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Magnificat : le Tout-Petit qui va venir est le visage du Très-Haut. Le Pauvre, dénué de tout, comble de biens les affamés. Celui dont parle le Baptiste vient sanctifier les hommes. »

Extrait de la méditation de Michèle Clavier, Lettre de mission, Missel du Dimanche 2021

Photo Sylvianne

Et cette très belle prière de saint Jean-Paul II, dont la vie n’a pas été un long fleuve tranquille…

« Savoir que Dieu est proche, attentif et plein de compassion, non indifférent, qu’il est un père miséricordieux qui s’intéresse à nous dans le respect de notre liberté, est motif d’une joie profonde que les aléas du quotidien ne peuvent atténuer. […] La caractéristique unique de la joie chrétienne est qu’elle peut être partagée avec la souffrance puisqu’elle est entièrement basée sur l’amour. En effet, le Seigneur qui nous est proche au point de se faire homme vient pour communiquer sa joie, la joie d’aimer. C’est seulement ainsi que l’on comprend l’allégresse sereine des martyrs jusque dans l’épreuve, ou bien le sourire des saints de la charité face à qui souffre. C’est un sourire sans offense, qui console… »

Jean Paul II, Angelus du 3e dimanche de l’Avent 2003 (texte transmis par Marie-Claire)

Photo Kizoa

L’épidémie du bien, pas que du corona…

Soyez, chacun de vous, une parcelle, une étincelle de cet amour. Rendez- le contagieux, radioactif.

Organisez l’épidémie du bien. Qu’elle contamine le monde ! (…)

Oui, organisons l’épidémie du bien ! Alimentons ses réactions en chaîne !

Et méprisons tout ce qui renie, abaisse, avilit. (…)

Nous voulons la « Paix » dans l’amour, par l’amour.

Inspiré par « La civilisation des feux rouges » de Raoul Follereau, Flammarion, 1969 p. 97-98 (texte transmis par Thérèse)

Lien pour un extrait musical de ‘’Gaudete’’ lors du magnifique concert de Noël 2017 à Saint-Donat (1’): (cliquez ici)

6 décembre 2020 – 2ième Dimanche de l’Avent (B)

Préparez le chemin du Seigneur ! C’est aussi à nous que Jean-Baptiste adresse ce pressant appel.

Photo Kizoa

« Le départ nous a été donné dimanche dernier. Pas question de relâcher nos efforts, car ‘’le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse ‘’. La voix de Jean s’élève pour dissiper notre torpeur, il harangue les foules et appelle à la conversion. Il sait que le temps est venu, qu’il nous faut maintenant préparer le chemin du Seigneur. L’Avent, avènement du Sauveur annoncé, suppose un grand chantier. Et nous sommes tous appelés à retrousser les manches. »

Extrait de la méditation (Avancer au rétroviseur) de Michèle Clavier, dans missel du dimanche 2021 (éd. Bayard). 

Voici donc le Commencement de l’Evangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu …

« Ce premier mot de Marc ne doit pas être isolé de tout le reste de son évangile… Jésus-Christ est le Commencement, il nous initie à sa vie, à un semblable Commencement, il nous crée et recrée, il fait du neuf sans arrêt dans notre vie, pourvu que nous le laissions faire. Il est toute nouveauté. Cet évangile qu’écrit Marc n’est pas terminé, il n’est pas achevé, il est encore vivant, il s’écrit dans un livre encore interminable, le livre de la vie. »

Extrait de « Marc, l’histoire d’un choc », Fr. David-Marc d’Hamonville, éd. Cerf 2019, dans Feu nouveau, transmis par Thérèse.

Partagé par Esprit amour et spiritualité sur Facebook le 9 novembre 2020

Psaume 84: Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut.

J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.

Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.

Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.

Exode…

Malgré nos infidélités, nos ingratitudes, Dieu ne se fatigue pas. Israël va être délivré du joug de la captivité Babylonienne, l’espoir renaît. Israël va retourner au désert. Dans notre esprit, ce mot est synonyme de lieu inculte, de mort.

Or, avec Dieu, c’est le contraire. Le désert devient fertile : en rencontres, en recommencements, où s’ébauche un chemin vers l’amour partagé.

N’est-ce pas là, lors du premier exode, le lieu où Dieu parle cœur à cœur avec son peuple ? Et que, petit à petit, il comprend ce que Dieu attend de lui. Moïse y a reçu les lois. Plus tard, Jean le baptiste nous y invitera et prêchera à la conversion. Jésus, en début de mission, après avoir accompli des miracles, nous montre le même chemin. 

« Il se retira au désert pour prier Dieu son Père »Thérèse de l’équipe pastorale.

La vie n’est-elle qu’un exode ?

Bonjour à vous ! Que ce jour soit bon ! 

La vie n’est pas confinement, mise en quarantaine, cloître, isolement mais ‘voyage’, même si on ne bouge pas.

Nous sommes en route depuis notre conception jusqu’à notre mort. Nous sommes lancés sur la route d’un exode. La libération d’Egypte est un symbole remarquable qui est repris abondamment dans la catéchèse chrétienne des pères de l’Eglise. ‘En avant’ sur les routes poussiéreuses du désert dans l’espérance de la Terre promise après avoir reçu le tatouage indélébile du passage de la mer des roseaux, notre baptême.

Il ne faut pas s’encombrer de bagages trop pesants. Un coureur cycliste va pédaler sur une machine légère en prévoyant l’essentiel pour arriver au terme de l’étape. Et nous, qu’avons-nous dans notre gibecière, notre sacoche, notre sac à dos de pèlerin de la vie ? Je prends, en ce qui me concerne, le Sablier avec de bonnes blagues, ma bible de poche à partager d’étapes en étapes avec mes sœurs et frères de route, le calendrier St Paul qui donne une petite méditation quotidienne, mon missel magnificat, le rosaire pour les coups de pompe, un petit vieux transistor (Réalistic de chez Tandy !) pour écouter le monde. Ainsi lesté, re…re…confiné ou pas, je peux avancer en pèlerin des vastes horizons.

Et pour nous y aider voici la belle prière finale du psautier œcuménique : Tu as tant aimé notre terre, Seigneur, que tu as fait germer en elle ta justice, Jésus, fruit de Marie et don du ciel. Par lui, plein de grâce et de vérité, ta gloire a demeuré chez nous. Puisqu’il est venu à nous pour que nous revenions à toi, fais-nous voir son amour et donne-nous sa paix.

Abbé Jean-Marie Piron

Le mot de la fin : Qui a inventé * les 3 règles pour nous protéger de Covid-19 ? *

 1. Distanciation sociale 

2. Lavez-vous les mains

3. Utilisez des masques

 Le saviez-vous ?

Il y a 3500 ans, on disait au peuple d’Israël :

1. Exode 30 : 18-21 Lavez-vous les mains

2. Lévitique 13 : 4,5,46 Gardez vos distances, couvrez votre bouche et évitez tout contact

3. Lévitique 13 : 4,5 Toute personne infectée devait rester en quarantaine de 7 à 14 jours.

Pourtant, aujourd’hui, il y a ceux qui soutiennent que la Bible n’est pas un livremoderne…

Mail de Germain, reçu le 20-11-2020