Le dimanche qui suivit les funérailles du père Ladis, ce dernier aurait dû célébrer la messe avec les paroissiens ravis d’admirer le rafraîchissement des peintures du chœur, prolongées sur les murs adjacents grâce à l’appui financier de la Ville d’Arlon.
Ce rafraîchissement était le bienvenu : de l’humidité et des infiltrations d’eau ayant dégradé au fil du temps le revêtement mural.
Des travaux qui se sont bien réalisés, malgré la pandémie, grâce à l’entreprise « Perlé Décor ».
Une très belle photo de l’extérieur du bâtiment se trouve dans la rubrique « nos paroisses » ci-dessus, une vue du ciel !
Pendant les travaux, tout a bien été protégé y compris les orgues.
Autel principal : tout en haut, on reconnaît Ste Lucie avec un glaive lui transperçant la gorge et qui annonce le retour de la lumière : « à la Sainte-Luce, les jours s’allongent d’un saut de puce ».
Au centre, Ste Aldegonde, décédée en 684 et canonisée en 1039. Elle a fondé un monastère à Maubeuge et un grand sanctuaire près de Thuin lui était dédiée (1177). Connue et vénérée pour guérir les maux oculaires, de tête, la fièvre…
A droite, la statue de Ste Walburge et à gauche la bienheureuse Yolande de Vianden, première prieure de Marienthal, monastère du canton de Mersch, fondé au 13ième siècle par des religieuses dominicaines de Strasbourg (actuellement centre de jeunesse).
Un brin d’histoire
« Il fallait sans doute une église à Sterpenich pour le monde qui travaillait à la construction du nouveau château mais aussi pour le seigneur qui allait l’habiter, afin de ne pas devoir se rendre trop loin à la messe en ce XIIIe siècle si pieu ; elle doit donc jouer un rôle de chapelle castrale, d’église paroissiale et de nécropole funéraire des seigneurs. »
D’abord détenue par les seigneurs de Kahler, la seigneurie de Sterpenich passa ensuite aux mains des Autel.
On trouve des traces d’une église à Sterpenich dès le 14ième siècle : le 31 octobre 1345 apparaît le premier document : « Jeanne, dame d’Ell, se déclare « patrona ecclesie parrochialis in Stirpenich » et évoque sa permutation du droit de patronage avec le prieuré de Marienthal.
Puis une nouvelle église de style roman fut édifiée en 1550, probablement sur les fondations de l’ancienne. Cependant, lors d’une visite canonique de 1628, il est dit qu’elle menace ruine et fut réparée. Une nouvelle église fut toutefois construite en 1730et réparée en 1828 ; celle-ci se situait à l’emplacement du cimetière actuel (voir photo d’Yvan tout en bas de l’article) ; à ce moment existait toujours l’entièreté de la paroisse de Sterpenich qui comprenait plusieurs villages grand-ducaux ; la constitution de la Belgique et du Grand-Duché entraîna une réorganisation des paroisses du Moyen-Âge.
Pour diverses raisons et suite à un leg important de la comtesse Yseult de Berleymont à la Fabrique d’église, un nouvel édifice voit le jour en 1899 (voir photo d’Yvan ci-dessus) ; sa construction récupéra des pierres de l’ancien mais dépassa, malgré les dons …, les avoirs de la Fabrique et provoqua pas mal de soucis, sans en ralentir l’édification puisqu’elle fut bénite en novembre 1900 par le doyen d’Arlon.
Tous les bâtiments successifs ont gardé la même orientation : le chœur dirigé vers l’est, vers le soleil levant, symbole de la résurrection du Christ.
Notions historiques tirées de « Histoire des premiers seigneurs de Kahler-Sterpenich » d’Alfred Jungen, Les Cahiers du Groupe de Recherches aériennes du Sud Belge/Musée d’Autelbas n°41 (2008).
Photos : Arlette Liegeois, Michel Gob et Yvan Feller