19 avril 2020 – 1er dimanche après Pâques

« Il est vraiment ressuscité, pourquoi chercher parmi les morts ?
Il est vivant comme il l’a promis, alléluia… »

Nous sommes toujours dans le temps pascal mais aussi toujours en confinement, il vous est donc proposé de lire ou relire ce très beau texte de Mgr Giuseppe Giudice, évêque de Nocera (Italie) publié dans le Journal Dimanche du 29 mars 2020.

« Seigneur, je reste à la maison »

Je reste à la maison, Seigneur !
Et aujourd’hui, je m’en rends compte,
Tu m’as appris cela,
Demeurant obéissant au père,
Pendant trente ans dans la maison de Nazareth,
En attente de la grande mission.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et dans l’atelier de Joseph,
Ton gardien et le mien,
J’apprends à travailler, à obéir,
Pour arrondir les angles de ma vie
Et te préparer une œuvre d’art.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et je sais que je ne suis pas seul
Parce que Marie, comme toute mère,
Est dans la pièce à côté, en train
De faire des corvées et
De préparer le déjeuner
Pour nous tous, la famille de Dieu.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et je le fais de manière responsable
Pour mon propre bien,
Pour la santé de ma ville, de mes proches,
Et pour le bien de mon frère,
Que tu as mis à côté de moi,
Me demandant de m’en occuper
Dans le jardin de la vie.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et dans le silence de Nazareth,
Je m’engage à prier, à lire,
Etudier, méditer, être utile
Pour les petits travaux,
Afin de rendre notre maison plus belle et plus accueillante.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et le matin, je te remercie
Pour le nouveau jour que tu me donnes,
En essayant de ne pas le gâcher
Et l’accueillir avec émerveillement,
Comme un cadeau et une surprise de Pâques.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et à midi, je recevrai
La salutation de l’Ange,
Je me rendrai utile pour l’amour,
En communion avec toi
Qui t’es fait chair pour habiter parmi nous ;
Et fatigué par le voyage,
Assoiffé, je te rencontrerai
Au puits de Jacob,
Et assoiffé d’amour sur la Croix.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et si le soir me prend la mélancolie,
Je t’invoquerai comme les disciples d’Emmaüs :
Reste avec nous, le soir est arrivé
Et le soleil se couche.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et dans la nuit,
En communion de prière avec les nombreux malades
Et les personnes seules,
J’attendrai l’aurore
Pour chanter à nouveau ta miséricorde
Et dire à tout le monde que,
Dans les tempêtes, tu as été mon refuge.

Je reste à la maison, Seigneur !
Et je ne me sens pas seul et abandonné,
Parce que Tu me l’as dit :
Je suis avec vous tous les jours.
Oui, et surtout en ces jours
De confusion, Ô Seigneur,
Dans lesquels, si ma présence n’est pas nécessaire,
Je vais atteindre chacun, uniquement avec les ailes de la prière. Amen

5 avril 2020 – Dimanche des Rameaux et de la passion

PHOTO : SITE INTERNET : HTTP://PATRES.PL

Hosanna !

« Sauve-moi ! » ou « sauve-nous !», tel est le premier sens du mot Hosanna, le cri que le pauvre adressait au roi qui pouvait le sauver et lui faire justice. C’est aussi ce cri que le peuple lance vers Dieu dans sa marche vers le temple : « Donne, Seigneur, donne le salut. » (Ps 117, 25). (…)

Le messie qui entre dans la ville est un messie humble : il est assis sur un ânon, incomparable avec les montures romaines. (…) Ceux qui l’entourent à l’entrée dans la ville de Dieu, ce sont les foules, les petits et les pauvres, qui le reconnaissent et l’acclament. (…)

Grands prêtres et scribes veulent faire taire les foules. Mais Jésus s’y oppose. Et Luc a même ici un mot terrible et fort : « Maître, disent-ils, arrête tes disciples !» Mais il leur répond : « Je vous le dis : s’ils se taisent, les pierres crieront » (Luc 19, 39).

Celui qui « vient au nom du Seigneur », comme le crient les foules dans la liesse, si proches du cœur de Jésus, va être refusé par la ville (…)

C’est désormais le front du refus. Jésus aura maille à partir avec les grands prêtres et les scribes. La confrontation sera forte, l’évangile le dit en plusieurs chapitres très vifs, qui s’achèveront par la croix… Et le troisième jour, la résurrection, le signe le plus fort de Dieu.

Extraits de l’article de P. Jacques Nieuviarts, assomptionniste, bibliste. Source : www.croire.la-croix.com

C’est le dimanche des rameaux qui nous donne les clefs pour comprendre la passion et nous prépare à Pâques. Mais pourquoi des rameaux ?

Photo : google.fr

Ce rameau de verdure que nous emportons habituellement en nos maisons symbolise notre attachement à Jésus, à sa vie, sa mort, son corps, son pain, sa parole. Il est signe de notre foi en la résurrection, espérance de voir le bois mort refleurir, revivre.

Si durant ce carême, nous avons été appelés à relever nos petites morts, nos faiblesses, nos manquements, nos dénis, ce n’est pas pour le plaisir de se mortifier mais pour se retourner vers Dieu, pour faire place en notre cœur à ce Dieu qui nous aime au-delà de ce que l’on peut imaginer. Alors, aujourd’hui, suivons le Christ qui entre à Jérusalem et nous emmène jusqu’à la croix. Sûrs de son amour, dans la foi et l’espérance, unissons-nous à celui qui nous conduit à la joie de Pâques.
Texte : Père Ladis       

En ces temps de confinement, ayons une pensée, une prière pour tous ceux qui se dévouent pour les autres et soyons solidaires.

Nous portons aussi dans notre coeur les enfants qui devaient recevoir l’eucharistie le jour de Pâques, leurs familles, les catéchistes et équipes liturgiques.

Photo montage Kizoa

Voir aussi le bulletin paroissial d’avril : prière du pape François

Retrouvez sur Youtube la chanson « semaine sainte » d’Etienne Tarneaud: cliquez ici

29 mars 2020 – 5e dimanche du Carême A

Jésus est la résurrection et la vie.

Par lui, nous sommes promis à une vie en abondance qui commence dès le moment où nous accueillons en nous son Esprit. Lui seul garde le pouvoir de nous sortir aujourd’hui du tombeau de nos péchés et, demain, du gouffre de la mort.

On peut dire qu’Il vient ouvrir nos tombeaux et nous en faire sortir. Il vient nous tirer de notre sommeil. Il vient nous redonner vie…

Oui, la soif et l’eau vive… les ténèbres et la lumière… la mort et la vie… Voilà les enjeux du baptême. Voilà où nous conduit ce carême. Nous suivons un homme qui nous demande de croire l’incroyable. Un homme qui ose proclamer : « moi, je suis la résurrection et la vie ».

Cette parole, Jésus ne cesse de la dire à chacune et chacun de nous. Prenons-le au mot, et croyons en lui avec la force de l’Esprit.

Quand je te vois pleurer ton ami,
je sais que tu es vraiment
un homme comme nous.

Mais avec une parole
tu deviens soudain
celui qui possède la puissance divine :
« Lazare, viens dehors ! »

Tu dépasses même immensément
cette victoire provisoire sur la pourriture.
« Marthe, je suis la Résurrection !
Est-ce que tu le crois, Marthe ? »
Je le crois.

Même si personne ne peut m’expliquer
ce que sera cette résurrection,
je crois que derrière toi nous allons entrer
dans une vie éternelle de ressuscité.
Et déjà nous pouvons essayer cette vie
en triomphant de toute mort
par des actes d’amour.

Textes : Père Ladis
Photos : Marie-Claire/Kizoa

22 mars 2020 – 4e dimanche du Carême A

Continuons notre marche vers Pâques…

Il nous arrive quelque fois de ne pas très bien savoir où nous allons, ou bien de rester sur le bord du chemin, ne sachant pas comment avancer. Oui, croire au Christ, c’est s’engager dans un parcours exigeant, mais qui conduit à la demeure de Dieu.

La lumière est venue dans le monde. La lumière de Dieu, qui est celle de l’amour, celle de la fraternité, celle de l’Evangile. La lumière est venue dans le monde et son nom est « Jésus-Christ ». Si notre route nous semble obscure, si nous nous débattons dans les ténèbres du doute, du péché, d’une souffrance sans espérance, n’ayons pas peur. Allons avec une immense confiance vers celui qui nous guérit et qui veut illuminer les yeux de notre cœur. Sa grâce, lumière de pardon et de miséricorde est là, tout près de nous…

Quelque part, chacun de nous est né aveugle ou boiteux ou lépreux…

Chacun porte en lui la marque d’un monde imparfait,
Un monde pas encore terminé qui attend la joie de Dieu.

Seigneur, fais que cette faille en moi
Devienne une belle ouverture
pour l’amour.

Aide-moi à ne pas fuir ni vouloir cacher
Ce qui est pour toi
une porte.

Une porte pour venir chez moi.

Viens habiter, Seigneur, de ta douce présence
Ce qui en moi reste infirme.

Textes : Père Ladis
Photos : Sylvianne/Kizoa

15 mars 2020 – 3e dimanche du Carême A

Sur la route vers Pâques, prenons le temps de nous arrêter pour rencontrer Jésus.

Il nous offre l’eau qui comble nos soifs les plus profondes et apporte la vie en nous et autour de nous.
Voici notre troisième halte qui nous amène au puits de la rencontre avec la Samaritaine, où nous sommes attendus… Le chemin est encore long et aujourd’hui, Jésus se présente à nous en proie à la fatigue, à la faim, à la soif.        
Solidaire de nos souffrances et de nos attentes, il nous introduit dans le mystère du salut. (…) Pour lui, il n’y a pas d’exclu. Il vient révéler la Bonne Nouvelle à tous et il compte sur nous pour la transmettre.

Texte Père Ladis

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Contexte

L’épisode de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine et les Samaritains s’étend sur 42 versets et se déroule en trois moments : Jésus et la Samaritaine (v. 1-26), Jésus et les disciples (v. 27-38), Jésus et les Samaritains (v. 39-42).

L’importance donnée par saint Jean à ces rencontres dit l’intérêt cédé aux Samaritains qui devaient constituer un groupe conséquent de sa communauté. Par comparaison, Matthieu (10,5) recommande d’éviter les villages de Samaritains et Luc (10,29-37 ; 17,11-19) n’accorde qu’une place limitée à cette population païenne. Le lecteur a l’impression que Jean insiste sur la réussite de la prédication de Jésus en Samarie pour contredire l’échec de celles auprès des Juifs (purification du Temps, malcroyance de la foule, réticences des pharisiens, rencontre improductive avec Nicodème).

Le dialogue de Jésus avec la Samaritaine, sur lequel nous nous arrêtons ici, est surtout un exemple de la pédagogie du Christ qui accompagne son interlocuteur sur le chemin de l’intériorité. Le texte se divise ainsi : introduction (v.1-6), puis dialogue avec la Samaritaine (v. 7-26) qui se déroule en trois temps : demande et don (v. 7-10) ; la source intérieure (11-15) et les cinq maris (v. 16-19) ; la révélation et le culte véritable (v. 20-26).

Source : Croire.la-croix.com

Ce 3ème dimanche est le dimanche de l’eau, le dimanche où la Parole, vraie grâce du Carême, est répandue dans nos cœurs par l’Esprit Saint.

En effet, comme souvenir de notre baptême, l’Eglise choisit de nous faire méditer la belle rencontre de Jésus avec la Samaritaine : au bord du puits de Jacob, Jésus se révèle comme étant la « source jaillissante pour la vie éternelle ».

Mieux que l’eau jaillie du rocher pour apaiser la colère du peuple, Jésus donne à boire une eau qui nous abreuve. Eau du baptême qui nous sauve. Eau de la vie.

Nous nous entêtons
à mettre la religion sur la montagne.
C’est bien commode.
D’un côté, la vie.
Et de l’autre côté, Dieu dans les nuages.
Toi, ta plus haute leçon de religion,
tu la donnes vraiment en pleine vie !
Tu es fatigué, tu as soif,
une femme vient pour la corvée d’eau.
Et tout de suite tu improvises une leçon de catéchisme.
Dès qu’elle veut théoriser en t’appelant « Seigneur »,
tu la ramènes à sa vie.
« Va chercher ton mari ».
C’est dans sa vie et par sa vie
que tu veux lui parler de Dieu.
O Jésus : quand arriverai-je à comprendre ?
Tu es dans la vie, pas dans les nuages.

Texte : Père Ladis

Photos : site Croire.la croix.com, Sylvianne

8 mars 2020 – 2e dimanche du Carême A

Le carême est un chemin vers la lumière de Pâques. Avec des étapes ou, comme on dit dans le chemin de la croix, des stations.

Dimanche dernier, station des tentations : Jésus renvoie Satan les mains vides.

Aujourd’hui, c’est la station de la lumière : Jésus transfiguré. Notre chemin, comme celui des disciples, est éclairé par Jésus. C’est vers lui, vers le Transfiguré, que nous tournons maintenant notre regard et nos cœurs pour qu’Il les illumine de son pardon.

Mystère du visage qui nous révèle et souvent nous trahit. À un moment décisif de la vie de Jésus, le sien a resplendi de la lumière divine.

Photo montage Kizoa

Jésus transfiguré.
Pas pour avoir le plaisir de nous dire :
« Regardez : je suis beau
comme vous ne le serez jamais! « 

Mais pour nous transmettre sa joie :
« Regardez ce que l’amour fera de vous
Voyez ce que votre Père vous prépare! « 
Derrière la fragilité de nos corps, derrière les jours trop lourds à porter, nous savons maintenant que la Lumière du Christ a commencé de nous revêtir.

Textes : Père Ladis
Pole tekstowe: Orval
Photo : Sylvianne

“Il y avait un homme qui ne passait jamais devant l’église sans y entrer. Le matin quand il allait au travail, le soir quand il en revenait, il laissait à la porte sa pelle et sa pioche et il restait longtemps en adoration devant le Saint Sacrement.

J’aimais bien ça.

Je lui ai demandé une fois ce qu’il disait à Notre seigneur pendant ses longues visites qu’il lui faisait. Savez-vous ce qu’il m’a répondu ?

– Monsieur le Curé, je ne lui dis rien. Je l’avise et il m’avise. Je le regarde, il me regarde …”

Texte : J. M. Vianney, curé d’Ars

1er mars 2020 – 1er dimanche du Carême

Les 40 jours de Carême c’est notre route vers Pâques et sa lumière.

Photo : Kizoa    

Seigneur,
Certains jours,
Ma vie entre dans la nuit de la tentation.
Le pouvoir sur les autres,
Mes rêves de toute-puissance,
Mes rêves de gloire…
Tout cela encombre ma vue et mon cœur.
Mais je sais maintenant qu’il n’y a pas de honte à être tenté :
C’est le privilège de ceux en qui la liberté a déjà tracé un chemin.
Tu es toujours avec moi dans cette épreuve.
Et tu connais bien ce moment-là puisque tu as tenu à l’affronter.
Merci, Seigneur, de nous tenir la main lorsque notre liberté est assaillie.

Quand on est perdu dans le désert, on se dit :
« Il faut absolument arriver quelque part, sans quoi… »

Dupond et Dupont, Tintin au Pays de l’Or noir

En ce premier dimanche du Carême, la parole de Dieu nous invite à éclairer nos choix.

Comme Jésus, nous ne sommes pas à l’abri des tentations que nous propose le monde. Mais c’est aussi une occasion de réaffirmer notre foi, de la faire grandir.
Avant de commencer sa prédication, Jésus fait une longue retraite.

N’est-ce pas ce que nous sommes invités à faire pour vivre pleinement ce temps de quarante jours où Dieu nous tend la main ?
Nous voulons revenir à Dieu de tout notre cœur. Au milieu des multiples sollicitations qui nous sont adressées, il n’est pas facile de mettre Dieu au cœur de notre vie. En accueillant la Parole qu’il nous adresse pour nous faire vivre, nous pourrons raviver en nous la grâce de notre baptême.

Textes : Père Ladis

« Qui te permettra de recommencer à zéro et te rendra l’espoir d’une aurore nouvelle après une nuit de honte ? Y a-t-il quelqu’un qui pourra nous dire des mots de tendresse et des paroles de pardon ? Qui me dira : ‘Tu es encore aimable, parce que je t’aime. Je veux continuer à croire en toi.’ Devant qui oserai-je plaider coupable avec cette assurance que je ne rencontrerai pas un juge, mais un sauveur ? Y a-t-il quelque part un pardon qui mette à l’abri de toute vengeance ? Qui me regardera avec amitié, quoi que j’aie fait, et me permettra de me retrouver avec moi-même ? Dans quels bras pourrais-je me jeter ? Qui pourrais-je regarder en face quand je ne parviens plus à supporter mon propre regard ? Qui, par son amour, m’apprendra à m’aimer moi-même, tout simplement ? (…) Qui me libérera de mon passé et m’ouvrira l’avenir que j’ai moi-même barricadé ? (…) Ah ! Si un jour, à mes oreilles pouvaient retentir ces mots d’accueil : ‘Je t’attendais…’ »

Extrait de Tu es né pour la joie de Ch. Delhez.    
Photo : Kizoa

26 février 2020 – Mercredi des cendres

Convertis-toi et crois à l’Evangile

Un brin d’histoire (en complément du bulletin paroissial) :

Le mercredi des Cendres marque l’entrée officielle en Carême et dans le cycle pascal. Il peut tomber n’importe quel mercredi entre le 4 février et le 10 mars, en fonction de la date de Pâques. Les cendres qui proviennent des rameaux (buis) de l’année précédente, brûlés pour l’occasion, sont déposées sur le front des fidèles. Cette coutume de se couvrir la tête de cendres – et à l’origine de se revêtir aussi d’un sac – est une ancienne pratique pénitentielle qui remonte au peuple hébreu (Jonas 3.5-9 : Jérémie 6.26 ; 25- 34 ; Matthieu 1 1,21).

Aux commencements du christianisme

Ce rite des cendres n’était pas directement associé au début du Carême. Vers l’an 300, il fut adopté par certaines Églises locales et intégré au rite d’excommunication temporaire ou de renvoi des pécheurs publics de la communauté. Ces personnes s’étaient rendues coupables de péchés ou de scandales « majeurs » : apostasie, hérésie, meurtre et adultère (considérés comme des péchés « capitaux »).

Au VIIe siècle environ

Cette coutume donna lieu, dans certaines églises, à un rite public du mercredi des Cendres. Les pécheurs confessaient d’abord leurs péchés en privé. Puis ils étaient présentés à l’évêque et mis publiquement au rang des pénitents, ils devaient se préparer pour recevoir l’absolution donnée le Jeudi saint. Après une imposition des mains et des cendres, ils étaient renvoyés de la communauté comme Adam et Eve l’avaient été du paradis. Bien sûr, on leur rappelait que la mort est la conséquence du péché : « Oui, tu es poussière et à cette poussière tu retourneras » (Genèse 3,19).

Les pénitents vivaient en marge de leur famille et du reste de la communauté chrétienne pendant les quarante jours du Carême (d’où l’expression de « quarantaine »). Le « sac » qu’ils avaient revêtu et la cendre dont ils étaient couverts permettaient de les reconnaître lors des assemblées ou, le plus souvent, aux portes de l’église où ils étaient relégués. Cette pratique pénitentielle impliquait généralement de s’abstenir de viande, d’alcool, de bain. Il était également interdit de se faire couper les cheveux, de se raser, d’avoir des relations sexuelles et de gérer ses affaires. Selon les diocèses, il arrivait que certaines pénitences durent plusieurs années, voire toute la vie.

Au cours du Moyen-Âge

C’est la dimension personnelle du péché, plutôt que son caractère public, qui fut objet d’insistance. Par conséquent, les traditions associées au mercredi des Cendres furent appliquées à tous les adultes de la paroisse, mais sous une forme mitigée. Au XIe siècle, les pratiques en usage étaient fort semblables à celles que nous connaissons aujourd’hui. Depuis quelques années, il existe une alternative à la formule traditionnelle pour l’imposition des cendres. Elle met en valeur un aspect beaucoup plus positif du Carême : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1,15).
 
Dans les églises de Bretagne insulaire et d’Irlande, une nouvelle modalité pénitentielle se développa, entre le VIe et le VIIIe siècle, sous l’influence des moines celtes. Il s’agissait d’une forme de pénitence personnelle et privée pour des péchés moins graves que ceux évoqués ci-dessus. Cette pratique, plus que le rite du mercredi des Cendres, allait contribuer à faire évoluer les modalités du sacrement de la réconciliation.

Trois sortes de traditions ont donné au Carême son caractère spécifique :

  1. celles qui favorisent un climat d’austérité ;
  2. les pratiques pénitentielles, surtout en matière de jeûne et d’abstinence
  3. les dévotions centrées sur la souffrance de Jésus.

Au cours de ces vingt dernières années, ces traditions ont été associées à des pratiques nouvelles, mettant l’accent sur une dimension plus positive du Carême.

Extrait du site https://croire.la-croix.com

Le mercredi des cendres marque un temps d’arrêt. Un stop.

Etalons la page de nos vies devant nous. Arrêtons-nous et regardons ce que nous avons réalisé, pouvons améliorer. Des cendres renaît un feu nouveau, amplifié la nuit de Pâques, un nouvel élan, un nouveau départ, une remise à jour de notre GPS vers Dieu.
(Réflexion de Thérèse)

Bon Carême !

Photos : Kizoa