Durant cette année, le pape invite à prendre le père adoptif du Christ en exemple.
« Après Marie, mère de Dieu, aucun saint n’a occupé autant de place dans le magistère pontifical que Joseph, son époux. » Fort de ce constat, le pape François a dévoilé ce mardi 8 décembre une lettre apostolique consacrée à saint Joseph, sous le titre Patris corde – « avec un cœur de père ». (…)
L’idée de cette lettre, explique François, « a mûri au cours de ces mois de pandémie ». Depuis les débuts du christianisme, saint Joseph est en effet « un père qui a toujours été aimé par le peuple chrétien » qui a fait de sa vie un « service, un sacrifice au mystère de l’incarnation ». Alors que le monde est marqué par le Covid 19, « nous pouvons tous trouver en saint Joseph l’homme qui passe inaperçu, l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée, un intercesseur, un soutien et un guide dans les moments de difficultés ».
Site Croire.com 9-12-2020
La prière à saint Joseph du pape François
Salut, gardien du Rédempteur, époux de la Vierge Marie. À toi Dieu a confié son Fils ; en toi Marie a remis sa confiance ; avec toi le Christ est devenu homme. O bienheureux Joseph, montre-toi aussi un père pour nous, et conduis-nous sur le chemin de la vie. Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage, et défends-nous de tout mal. Amen.
Cette fête est-elle obsolète ? Comment la voyons-nous : principalement dédiée à nos défunts ?
La Toussaint est-elle une fête de personnes « âgées », tombées dans l’oubli, dont on connait à peine l’hagiographie ?
Eh bien, détrompons-nous : il y a de jeunes, même très jeunes personnes saintes et d’abord qu’est-ce que ‘’être saint ‘’ ?
Un jour, un journaliste a demandé au cardinal Suenens ce qu’était un saint. La réponse du prélat a été fulgurante : ‘‘un saint, c’est un chrétien normal !’’ Jésus le dit sur la montagne : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt5,48). St Paul confirme : « Et voici quelle est la volonté de Dieu : c’est votre sanctification ».
Selon frère Dominique-Marie Dauzet, prémontré de l’abbaye de Mondaye et historien, « l’Église prend les saints qui viennent, ceux que Dieu lui donne : il y en a des très jeunes, des jeunes et des vieux, des riches et des pauvres, des Noirs et des Blancs. Un procès de béatification n’est pas une manœuvre d’évangélisation, c’est juste une vérification sérieuse de ce que tout le monde a déjà senti : on a affaire à un saint ! S’agissant des petits enfants, c’est pareil : si Dieu nous les donne à 8 ans, comme Anne-Gabrielle Caron ou même à 6 ans et demi, comme cette merveilleuse petite Nennolina Meo (1930-1937), il ne faut pas s’offusquer. Peut-être que ce sera un cadeau du Seigneur pour les enfants de leur âge, mais peut-être aussi pour des adultes, qui ont parfois besoin de se rafraîchir le cœur avec la lumineuse beauté de ces saints enfantins. Le tout de la sainteté, ce n’est pas l’âge, mais la grâce. » (Site la Croix.com 26 juin 2020)
En mettant la page en forme, j’ai pensé à cette tragédie où une fillette voyant sa petite sœur tomber à l’eau et se noyer, avait sauté dans la Meuse pour la secourir ; pourtant elle-même se noya…et plus tard encore un pompier qui recherchait les corps…
Cette petite fille, cet homme qui ont donné leur vie pour autrui, ne sont-ils pas saints ?
Tout récemment, au Pérou, Roberto, qui avec son père, gérait et protégeait une concession forestière de plus de 800 hectares et cela depuis plus de 30 ans, a été froidement abattu par les mafias qui profitent de l’inaction des autorités.
Hélas pour lui, leurs forêts étaient entourées de terres dévolues à l’exploitation minière, des terres minées par les déforestations illégales. Roberto est le quatrième homicide enregistré cette année contre les défenseurs de l’environnement ; pourtant ne peut-on pas dire qu’il a répondu au vœu du pape François de protéger la Création ? N’est-il pas saint ?
Il me fallait pourtant choisir parmi les multiples saints d’hier et aujourd’hui : aussi voici en bref la vie de Carlo Acutis, déclaré récemment bienheureux par le pape François. Une de ses phrases m’a marquée : « tous naissent comme des originaux mais beaucoup meurent comme des photocopies. »
Surnommé le « geek » de Dieu, Carlo Acutis, a été béatifié le 10 octobre dernier, à Assise, par le pape François.
Carlo Acutis, décédé à l’âge de 15 ans d’une leucémie foudroyante, était passionné de sport, d’informatique et du Christ. Il a vécu une existence profonde, marquée par une foi extraordinaire et en lien unique avec François d’Assise. C’était un enfant bien de son temps, passionné d’internet et doué pour l’informatique. Issu d’une très grande famille bourgeoise italienne, il naquit à Londres où son père travaillait comme homme d’affaires. Mais toute la famille revint bien vite à Milan où elle avait l’habitude, bien que non pratiquante, de recevoir des personnalités catholiques importantes.
(…) Il reçut la communion à 7 ans, et depuis, l’eucharistie occupa une grande place dans sa vie telle qu’il développa un site internet voué à ce sacrement. Carlo Acutis avait surnommé l’eucharistie ‘l’autoroute du ciel’ !
« La communion au Corps du Christ permettait, selon lui, d’éviter les écueils de la vie et les erreurs du comportement. Il passait de longues heures devant le Saint-Sacrement, aidé en cela par la récitation du chapelet. Il ne comprenait pas comment les jeunes de son âge pouvaient piétiner pendant des heures dans d’interminables files d’attente pour assister à un concert de rock… » Il gardait une troublante simplicité et écrivit ainsi « que la beauté physique se fane et que rien ne reste, mais que seule la beauté spirituelle ne flétrit pas, elle dure pour l’Eternité. »
Pour pouvoir atteindre ces belles réalités, il fallait, disait-il, se comporter comme une montgolfière !
Pour qu’il puisse s’élever, ce ballon doit se délester des sacs de sable qui l’alourdissent et le retiennent au sol. De même, nos fautes, petites ou grandes sont comme autant de poids qui entravent cet élan vers le ciel. (…)
Carlo était par ailleurs doué pour l’informatique. Il mit alors ses dons au service de l’adoration eucharistique. Après avoir créé un site sur sa paroisse, il n’hésita pas à monter une petite vidéo pour expliquer le mystère de la transsubstantiation ! A 11 ans, il avait décidé de monter une grande exposition sur les miracles eucharistiques. Il organisa donc un site internet sur lequel il exprima cette conviction personnelle : « Plus nous recevrons l’eucharistie, plus nous deviendrons comme Jésus et déjà sur cette terre nous jouirons du Paradis ». (Extraits du journal Dimanche de mars 2020)
« En juillet 2018, une enquête canonique débute sur le cas d’une guérison inexplicable attribuée à l’intercession de Carlo Acutis. Il s’agit du cas d’un enfant brésilien, atteint d’une déformation grave du pancréas. En 2010, après que ses proches aient prié Carlo, le pancréas revint de lui-même à la normale, sans intervention chirurgicale, qui aurait pu coûter la vie du jeune garçon. Les expertises médicales ne concluant à aucune explication scientifique, le dossier est présenté au Saint-Siège. En février 2020, le pape François reconnaît authentique le miracle attribué à Carlo, et signe le décret de sa béatification. » (Extrait de Wikipédia).
Si l’Eglise lui reconnait un deuxième miracle, Carlo Acutis pourrait devenir un saint. Le Vatican envisagerait alors de le nommer « saint patron des internautes ».
Vous écoutez, suivez les célébrations radio ou télé diffusées ; ce dimanche est celui des médias d’église, alors n’hésitez pas à faire un don sur le compte BE05 7320 2908 3075 pour – Dimanche, CathoBel, RCF.
Et en écho à la semaine de Laudato si, un petit article sur Ste Hildegarde de Bingen.
Hildegarde, génie du XIIème siècle (avec son homologue masculin Bernard de Clervaux) est moniale, thérapeute, prophétesse, écrivaine, musicienne et écologiste avant l’heure…
Hildegarde,
née en 1098, d’une famille noble, est une enfant très intelligente, douée de
capacités paranormales, dirait-on aujourd’hui. Ainsi, elle étonne sa nourrice,
lorsqu’à l’âge de 5 ans, elle décrit précisément le pelage d’un jeune veau
alors qu’il était encore dans le ventre de sa mère. A la naissance de l’animal,
celui-ci est exactement conforme à la description de Hildegarde.
Comme le
voulait la coutume (dans l’ancien testament, il fallait consacrer à l’Eternel
le dixième de ses biens), Hildegarde étant le dixième enfant de la famille,
elle fut confiée au monastère de Disibodenberg, non loin du Rhin ; elle en
devint plus tard, malgré sa santé fragile, la supérieure. Hildegarde était une
mystique mais aussi une grande thérapeute. Elle veillait particulièrement à la
santé physique et morale de ses moniales en leur évitant, contrairement à la
règle de l’époque, des privations exagérées : « Je vois souvent,
quand un homme maintient son corps sous le joug d’une abstinence exagérée, que
l’ennui surgit en lui et par l’ennui, les vices, plus que s’il était nourri ».
Ce qui lui vaudra une canonisation retardée par les papes successifs et qui
n’intervint que sous la pression de la dévotion populaire !!!
Hildegarde,
thérapeute, dont on étudie toujours, surtout en Suisse et en Allemagne,
les pratiques thérapeutiques et la pharmacopée. Elle avait une touche
personnelle et féminine, fondée sur son intuition très moderne de considérer
chaque malade comme une personne unique. Elle met l’hygiène en exergue en
conseillant, par exemple, de faire bouillir l’eau…
En tant que médecin, Hildegarde n’est pas prude et n’évite aucun sujet. Elle décrit la diversité des comportements sexuels… et mentionne les propriétés abortives de certaines plantes mais ne porte jamais de jugements.
Elle
pratique aussi des exorcismes mais contrairement aux chamanes d’Amérique,
d’Afrique ou de Sibérie, Hildegarde n’utilise pas de drogues végétales mais
exerce un mystérieux pouvoir sur les malades qui lui sont présentés ;
cependant, ces exorcismes l’épuisent et elle doit ensuite se reposer un certain
temps.
Ecrivaine d’autant que son époque est marquée par la querelle des
Investitures : « Elle trempe sa plume dans une sorte de vitriol
divin, tant le fond est sévère mais la forme bien tournée » afin de
défendre le parti du pape.
Musicienne, elle a composé plus de 70 chants et hymnes dont certains ont été
interprétés et enregistrés par des ensembles de musique médiévale
contemporaine.
A la fin de sa vie, elle prêche même dans les cathédrales, à Cologne, Metz ou Trèves, privilège pourtant réservé aux hommes. Néanmoins, elle reste modeste, insistant sur son ignorance et sa « nullité absolue ». Régine Pernoud qui en a rédigé une biographie la considère comme « la conscience inspirée » du XIIème siècle, siècle qu’elle domine de toute sa hauteur et son humilité.
Prophétesse, Hildegarde a consigné ses visions dans un ouvrage « Scivias », du latin Sci vias Domini, « Sache les voies du Seigneur ».
Ces visions, elle ne les reçoit pas en extase, coupée de la réalité, mais ses yeux continuent à voir le réel tandis que son âme voit le divin. On a beaucoup glosé sur le contenu allégorique de ces visions souvent difficiles à interpréter et toujours centrées sur une trilogie : Dieu, l’univers et l’homme. Le macrocosme (l’univers) et l’homme (le microcosme) s’inscrivent dans l’infinitude de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. En dessinant ses visions, Hildegarde met en scène un Christ cosmique annonçant la vision grandiose d’un Teilhard de Chardin.
Le rapport de l’homme à la nature est au cœur de ses préoccupations. Dans « Le Livre de la vie », elle rend compte des méfaits perpétrés par l’homme et des déséquilibres qui en résultent. Elle prophétise la crise écologique quand elle écrit :
« Maintenant, tous les vents sont remplis de la pourriture du feuillage, l’air crache de la saleté à tel point que les hommes ne peuvent même pas ouvrir la bouche comme il faut, la force verdoyante s’est fanée à cause de la folie impie des foules humaines aveugles… » Et, plus loin, elle parle de la nature « bouleversée qui perd son équilibre et inflige aux hommes de grandes et nombreuses tribulations afin que l’homme, qui s’était tourné vers le Mal, soit par elle châtié (…). La Terre ne doit pas être blessée, la Terre ne doit pas être détruite. Chaque fois que les éléments de la Terre seront violés par de mauvais traitements, Dieu les purifiera par des souffrances, par des tribulations du genre humain. Toute la Création est donnée par Dieu à l’humanité pour qu’elle l’utilise. Mais, en cas d’abus de ce privilège, la justice de Dieu permet à la Création de punir l’humanité ».
Ces paroles d’Hildegarde ne sont-elles pas de la plus haute
actualité ?
Propos extraits du livre « Heureux les simples » de Jean-Marie Pelt