Funérailles de Jean Pierre Kieffer – homélie de l’abbé Jean-Marie Piron

Nous reproduisons ici le texte prononcé à la messe du vendredi 12 juillet par l’abbé Piron. Nous le remercions d’avoir consenti à sa publication.

* Nous avons célébré il y a peu de temps notre jubilé et nous avons convenu qu’il ne fallait pas s’étendre sur des éloges mais  dire notre foi pour en faire goûter la beauté souvent cachée aux yeux de nos contemporains. Mais cela ne m’empêche pas de souligner quelques qualités chrétiennes profondes de J-P. Je ne fais que les suggérer. Les rencontres de ces jours-ci me réjouissent car les nombreux témoignages entendus vont au cœur et visent juste. Je vais donc dire ce qui me touche. Jean Pierre est un *aimant (dans les deux sens du terme) qui attire toutes celles et ceux qu’il rencontre et qui se sentent reconnus dans leurs blessures par son cœur plein de tendresse et d’amour pour leurs pauvretés. Nous ne devons pas être tristes car il est avec le Christ vivant ressuscité en qui il a cru de tout son cœur. Il ne cache pas ses fragilités mais ne les étale pas. Il est discret et délicat. Je ne l’ai jamais entendu dire du mal de quelqu’un. (Cela est rare de nos jours où beaucoup se critiquent et s’injurient dans tous les réseaux sociaux.) C’est un homme qui pense et est en recherche constante pour comprendre le monde et la foi pour y témoigner. C’est un éternel curieux de tout, que nous aimons rencontrer dans les conférences et sessions de formation. Il est pour nous un stimulant dans la connaissance du riche patrimoine de la foi et des cultures philosophiques et scientifiques qui ne se prend pas au sérieux. Nous avons pu apprécier son humour : il savait nous faire rire…

*Allons maintenant au cœur de notre foi. Le Christ est relevé d’entre les morts pour chacune et chacun, pour toutes et tous. Sinon nous ne serions pas ici. Nous sommes dans l’avant dernière étape du projet de Dieu pour sauver sa création. C’est le temps de L’Esprit- Saint qui poursuit le travail de résurrection dans nos vies et au-delà de la mort. Nous sommes baptisés dans le Corps du christ et comme dans une naissance la tête est déjà sortie ; le corps suit pour naître au monde nouveau qui commence. L’eucharistie nous donne le Corps du Christ vivant pour nourrir nos âmes, nos esprits et nos corps, germe qui va grandir dans la résurrection. L’espérance c’est le Christ, premier né de cet univers nouveau, Soleil levant sur une terre nouvelle. Le ciel n’est pas un club-Med où l’on attend paresseusement la venue glorieuse de Jésus mais nous y travaillons ensemble.

 La vie des prêtres c’est de donner le Corps du Christ pour l’Eglise et le monde. Nous sommes encore en voyage à travers le désert de la vie et nous avons besoin d’une nourriture solide pour la route souvent éprouvante. Jésus  est au milieu de nous et se donne  par sa parole et le Pain de son Corps, L’espérance, ne la cherchons pas dans nos théories ésotériques mais dans les sacrements de Dieu qui est Jésus caché, présent aussi dans l’humanité souffrante. Ce que vous avez fait au plus petit c’est à moi que vous l’avez fait. Cela, Jean Pierre l’a très bien compris. J’étais en prison et vous m’avez visité.  

                                                                                                                  Jean-Marie Piron

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