Transmettre la foi (2)

Pour Thérèse, bien sûr les catéchistes ont un rôle important mais les parents, et pas que les grands-parents, ont un rôle tout aussi important. « Ils sont les premiers à initier leur enfant et sont donc invités à prendre leur rôle d’éveil à la foi en main. Transmettre la foi, être passeurs de flambeau, être témoins, cela se fait par la prière mais aussi par des actes et des gestes concrets. Et comme on n’est jamais chrétien seul, cela passe aussi par le partage de la parole, la prière et la vie communautaire : les célébrations dominicales. » Leur rôle n’est donc pas de convertir, qui est du ressort de l’Esprit, mais de mettre en route sur un chemin de foi, de semer…

Photo Kizoa

Il y a quelques années, les parents s’investissaient davantage puisqu’ils assuraient, à tour de rôle la catéchèse auprès des enfants. Mais il semble que le recul de la culture chrétienne se marque de plus en plus, particulièrement chez les jeunes.

« Le christianisme serait-il devenu une langue étrangère ? Quelle tristesse si c’était vrai… C’est dire la responsabilité qui incombe à tous de persévérer à la transmettre dans sa vitalité et sa profondeur » ainsi que l’écrivait récemment Sophie de Villeneuve, ex-rédactrice en chef de Croire.

Christophe Herinckx, dans son édito du Journal Dimanche du 08 août dernier, le constate également :

« Parmi d’autres, l’un des aspects majeurs de ce que l’on a coutume d’appeler la sécularisation ou la déchristianisation de nos sociétés est, pour l’Eglise, une crise de la transmission de la foi. De fait, par une sorte de rupture culturelle, la foi chrétienne ne se transmet aujourd’hui plus automatiquement, comme jadis, au sein de la famille, de l’école, de la paroisse. Depuis un certain temps déjà, on n’est plus chrétien de génération en génération. (…) Faire connaître Jésus-Christ nous concerne chacune et chacun, là où nous sommes, catéchistes, professeurs de religion, mais aussi parents, grands-parents, disciples du Christ tout simplement. »

Photo Kizoa

Pourtant les jeunes éprouvent une grande soif et n’ont pas d’a priori sur la foicomme le témoigne Emmanuel de Ruyver qui ne pensait pas du tout devenir prêtre.

Comme la plupart des jeunes gens, il rêvait de se marier, d’avoir des enfants… mais il s’est senti appelé lors des JMJ de Rome 2000. Néanmoins il terminera d’abord ses études d’ingénieur civil et sera ordonné prêtre en 2009.

Voici un extrait de ses propos :

« Les jeunes aujourd’hui n’ont pas d’a priori sur la foi, l’Eglise, raconte le prêtre, ils ont une grande soif de spirituel au sens large ». Les rejoindre sur leur terrain était donc essentiel car « tous les jeunes ont besoin d’entendre cette bonne nouvelle ». « Le prêtre, c’est l’homme de foi, de la Foi et ils en profitent pour parler de Dieu et poser des questions. On croit qu’ils s’en fichent ; bien au contraire, ils sont en recherche. Et c’est eux qui mettent Dieu au cœur de la discussion ». Être présent dans leurs lieux et ne pas trop vouloir les ‘embrigader’ dans nos activités, leur permettre de se confier à quelqu’un quand les questions importantes s’imposent à eux. Tel était donc l’objectif d’Emmanuel.

Avec les jeunes, « je sais pourquoi je suis prêtre, mon cœur est comblé, je ressens cette fécondité du prêtre qui donne la vie ».

Loin de le brusquer, la franchise de certains jeunes lui plaît car au moins, « on sait ce qu’ils pensent et on peut mieux répondre ». Avec le père Emmanuel, on peut parler de tout, dans le respect. « Parfois les jeunes sont dans la ‘provoc’ mais aujourd’hui, je suis armé ». En effet, le célibat, la sexualité sont toujours les premiers sujets abordés par les ados. « Je partage avec eux ce que je vis, et ça les interroge sur leur propre sexualité et le sens qu’ils lui donnent ». Emmanuel se veut aussi toujours très proche des mouvements de jeunesse, où les jeunes le côtoient comme ‘Père Castor’, en référence à son totem.

« Mon lieu de ressourcement, c’est la prière et l’eucharistie quotidienne. C’est ce qui donne le sens à tout le reste, qui unifie, qui recentre quand la journée a été dispersée, car le quotidien est parfois aussi un combat ». (…) Comme il est écrit dans l’évangile de saint Jean, « je suis venu pour qu’ils aient la vie et la vie en abondance ». Et pour Emmanuel, « ça correspond à ce que j’ai envie de vivre dans ma vocation de prêtre ».

Propos tirés de l’article de Sophie Delhalle dans le journal Dimanche n°24 du 14-06-2020.

Transmettre la foi

L’automne arrive ainsi qu’habituellement la reprise de la catéchèse…avec Florence, Liliane, Marie-Claire, Thérèse

La catéchèse n’est pas une activité marginale des communautés chrétiennes. Catéchiser (du grec katechô), c’est faire entendre et résonner l’écho de la Bonne Nouvelle du Seigneur dans le cœur des hommes. Ayant entendu la parole de l’évangile, tout croyant doit la méditer, l’approfondir, en découvrir toutes les harmoniques, se l’approprier pour qu’elle devienne vraiment, dans sa vie, une parole de Vie. (Site internet du diocèse de Namur)

Photo Kizoa

– Dis maman, qu’est-ce que je vais faire cette année au catéchisme ?

– Tu vas continuer à découvrir qui est Jésus et approfondir ta foi pour avancer le mieux possible sur le chemin de ta vie chrétienne.

– Le chemin ?

– Oui, Elodie. Celui qui te mène là où Dieu t’attend. Tu sais, le chrétien est un homme toujours en marche, sa vie n’est qu’un long pèlerinage.

– Un quoi ?

– Tu as bien entendu, un long pèlerinage. C’est-à-dire que, pendant toute sa vie, il marche vers Dieu pour connaître un jour le bonheur éternel auprès de lui.

– Tu crois ?

– Bien sûr, et c’est pour t’aider que la catéchèse existe. C’est là que tu découvres que tu vas librement vers Dieu et surtout que Jésus est au centre de ta vie chrétienne.

– Et comment je dois faire pour aller vers Dieu ?

– Tu es en train de me poser la même question que saint Thomas à Jésus, lorsque Celui-ci promettait aux apôtres une place auprès de Lui dans la Maison du Père.

– Et qu’est-ce qu’Il lui a répondu ?

– Je suis le chemin, la vérité et la vie…Personne ne va vers le Père sans passer par moi.

– Jésus n’est quand même pas un chemin !

– Si ma chérie. Il disait par là que Lui seul peut vraiment faire connaître son Père et faire avancer vers Lui.

– Et le caté dans tout ça ?

– Le caté, comme tu dis, veut te montrer que l’Evangile appartient à ta vie et t’en montre la direction.

– Ah bon !

– Oui, et quand vous en lisez des passages en groupe, vous faites partie de la foule qui suivait Jésus, le regardait vivre et écoutait Sa Parole. Comme elle, vous devenez peu à peu capables de Le reconnaître, de cheminer avec Lui et même de lui dire : « reste avec nous ».

– Alors nous aussi, on peut vivre comme dans l’Evangile ?

– Bien sûr. Et pour cela ta catéchiste te dira ce que Dieu attend de toi. Elle te montrera aussi que ton chemin intérieur est à l’image de la marche du peuple hébreu dans l’Ancien Testament.

– Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

– Simplement qu’au fur et à mesure qu’Israël connaît mieux son Seigneur, il se met à vivre davantage selon sa parole.

– Comment cela ?

– Prends l’exemple de Moïse. Quand il entend Dieu lui parler sur le Sinaï, il change complètement. Il n’est plus celui qui donne des ordres, mais celui qui en reçoit. Il devient un enfant qui écoute son Père et veut lui obéir.

– Je n’y avais pas pensé.

– Tu as aussi le Roi David. Quand il entend le prophète Nathan lui reprocher d’avoir fait tuer Uri pour épouser sa femme, il demande pardon à Dieu et fait repentance… c’est à ce moment-là qu’il fait son plus grand pas vers le Seigneur.

– Mais nous, ce n’est pas pareil.

– Si c’est pareil, et c’est au catéchisme que tu vas réaliser que, comme le leur, ton chemin vers Dieu passe par l’obéissance et le pardon.

– Ah ça je n’y arriverai pas !

– Toute seule, non. Mais avec l’aide de Dieu, oui… N’oublie jamais que la prière, l’eucharistie et le sacrement de réconciliation font grandir en toi, tout au long de ta vie, la grâce de que tu as reçue à ton baptême.

– Vraiment ?

– C’est aussi grâce à tes catéchistes que tu vas mieux comprendre les célébrations.

– C’est vrai et je les aime déjà mieux qu’avant !

– Tu t’aperçois donc qu’en plus des réponses et des explications qu’elle te donne, la catéchèse te fait entrer dans l’Eglise et l’aimer.

– Je vois…

– Ma chérie, l’Eglise représente Jésus sur cette terre. Elle est pour nous l’axe du monde, le chemin qui nous unit et nous mène vers le Père.

– Alors, tu m’envoies au caté pour me mettre sur la route avec les autres ?

– Tu as bien compris et… bon vent pour cette année !

Texte de Marie Vermeille transmis par Thérèse.

Lisons et méditons le beau texte sur la reprise de l’année scolaire au verso du bulletin paroissial : « Bénis mon année scolaire ».

Photo Kizoa

Dimanche 13 septembre 2020

Ce dimanche, les paroisses de Barnich/Sterpenich ont accueilli l’abbé Amari, nouveau curé et modérateur de notre Unité pastorale «Les Eaux-Vives du Pays d’Arlon».

Georges Médinger, président de la FE de Barnich et chef de chœur a souhaité la bienvenue au nouvel abbé et lui a remis, à titre symbolique, la clé de l’église.

Dans le même temps, les paroissiens qui ont pu prendre part à la célébration (distanciation obligée) ont eu la joie de vivre la profession de foi de onze jeunes de notre Unité, essentiellement des paroisses de Barnich/Sterpenich et Weyler/Autelhaut.

L’abbé Amari a insisté auprès de ces jeunes afin qu’ils poursuivent leur cheminement jusqu’à la confirmation et au-delà bien sûr. Dans son livre, Fierté de l’espérance, Éric de Clermont-Tonnerre, prieur du couvent des Dominicains de l’Annonciation à Paris, écrit : « L’avenir sera une surprise, et ce sera une bonne surprise car il est donné par Dieu » …

Ainsi, nous avons porté Loane, Ameline, Gabriel, Théo, Hugo, Anaïs, François, Lukas, Jeanne, Maëva et Maëlle dans nos chants et prières. Ce fut une messe empreinte d’émotion et revoir la jeunesse au sein de notre communauté est très revigorante.

Lien pour un court reportage (3’) photos/vidéos: cliquez ici 

Octave à Notre-Dame d’Arlon, Reine de la Paix

du 6 au 13 septembre 2020

Dimanche 6 septembre s’est ouvert un temps fort de prière dans lequel nous invoquons la Vierge Marie, Reine de la paix.

En semaine méditation à 18h suivie par la messe à 18h30’ ; dimanche prochain de clôture, méditation à 17h et messe à 17h30 ‘.

L’abbé Paul Hansen a demandé de relayer au maximum ce temps de prière auprès de nos communautés car nous en avons bien besoin… ne fut-ce que pour nous aider à faire face à la pandémie toujours bien présente et à changer nos comportements comme le rappelle encore actuellement le pape François.

Ce dimanche, le chef de chœur, François et l’organiste Jean-Marie nous ont gratifié d’un superbe Ave Maris Stella, qui a ému beaucoup de fidèles…

L’homélie du diacre Emmanuel n’a pas laissé indifférent non plus :  inspirée par le philosophe Sylvain Tesson, nous faisant passer de la mère de Rimbaud à la mère de Jésus, chacune avec leur fils atypique…, avait de quoi questionner…

Aussi si vous voulez ragaillardir votre foi, n’hésitez pas à passer un peu de temps à l’église de la Knippchen durant cette semaine.

Voici la prière de cette 366ième octave :

Sainte Vierge Marie,
Reine de la paix,

Aidez-nous à accueillir le sermon sur la montagne, ces béatitudes dont on parle tant et qu’on applique si peu parce qu’elles vont à contre-courant, comme si la Semois qui prend sa source dans notre cité remontait vers ses origines au lieu de se balader en Lorraine et en Gaume, avant de rejoindre d’autres fleuves, pour se jeter dans la mer…

Aidez-nous à devenir le peuple de la Parole,
le peuple de l’Eucharistie, le peuple du Message.

A quoi sert d’aller toujours plus vite, si on ne sait pas où l’on va ?

A quoi sert de produire toujours davantage, si on ne sait pas partager ?

A quoi sert aux pauvres de s’enrichir, et aux riches de s’appauvrir,
si les uns et les autres ne savent pas vivre comme le Christ ?

Sainte Vierge Marie,
A un monde dominé par l’argent, vous enseignez votre libéralité…
A un monde de clinquant et de mensonges,
Vous montrez votre transparence…
A un monde qui ricane et sui salit, vous offrez votre pureté…

Apprenez-nous à ne pas être une page achevée d’être imprimée,
mais une page chaque jour toute blanche,
où l’Esprit de Dieu pourra dessiner les merveilles qu’il fait en nous.

Notre-Dame d’Arlon, servante de la Paix,

Priez pour nous…

Priez pour nous…

Amen.

Abbé Paul Hansen, curé de Saint-Donat

Schola Mariacka, Basilique Notre-Dame, Cracovie

Départ de l’abbé Emery

Photo : Sylvianne

Comme vous le savez, monsieur l’abbé Emery nous a quittés pour rejoindre la communauté paroissiale de Léglise après être resté 4 ans à Arlon et avoir finalisé le chantier de l’Unité pastorale des « Eaux vives ». Cette unité pastorale regroupe les paroisses d’Autelhaut, Barnich et le Centre spirituel de Clairefontaine, Sterpenich, Toernich, Udange et Weyler.

Le dimanche 30 août, lors de sa messe d’au revoir à Weyler, Marie-Claire a évoqué le travail de l’abbé Emery, tandis que des membres de l’Equipe pastorale et de l’Asbl lui remettaient de petits cadeaux : de quoi se désaltérer en ces temps chauds et de mesurer la température, l’hygrométrie, la pression atmosphérique…

Que l’Esprit saint accompagne l’abbé Emery dans la poursuite de son apostolat !

Le petit mot de Marie-Claire est relaté dans le bulletin paroissial.

Lien pour une courte vidéo reprenant des moments importants de l’évolution de l’Unité pastorale, sans oublier la messe radiodiffusée du 10 novembre 2019 qui a eu un certain écho et dont le reportage est toujours sur le site. [ouvrir la vidéo]

Nos églises : Sterpenich, rénovation du chœur

Le dimanche qui suivit les funérailles du père Ladis, ce dernier aurait dû célébrer la messe avec les paroissiens ravis d’admirer le rafraîchissement des peintures du chœur, prolongées sur les murs adjacents grâce à l’appui financier de la Ville d’Arlon.

Ce rafraîchissement était le bienvenu : de l’humidité et des infiltrations d’eau ayant dégradé au fil du temps le revêtement mural.

Des travaux qui se sont bien réalisés, malgré la pandémie, grâce à l’entreprise « Perlé Décor ».

Une très belle photo de l’extérieur du bâtiment se trouve dans la rubrique « nos paroisses » ci-dessus, une vue du ciel !

Pendant les travaux, tout a bien été protégé y compris les orgues.

Autel principal : tout en haut, on reconnaît Ste Lucie avec un glaive lui transperçant la gorge et qui annonce le retour de la lumière : « à la Sainte-Luce, les jours s’allongent d’un saut de puce ».

Au centre, Ste Aldegonde, décédée en 684 et canonisée en 1039. Elle a fondé un monastère à Maubeuge et un grand sanctuaire près de Thuin lui était dédiée (1177). Connue et vénérée pour guérir les maux oculaires, de tête, la fièvre…

A droite, la statue de Ste Walburge et à gauche la bienheureuse Yolande de Vianden, première prieure de Marienthal, monastère du canton de Mersch, fondé au 13ième siècle par des religieuses dominicaines de Strasbourg (actuellement centre de jeunesse).

Un brin d’histoire

« Il fallait sans doute une église à Sterpenich pour le monde qui travaillait à la construction du nouveau château mais aussi pour le seigneur qui allait l’habiter, afin de ne pas devoir se rendre trop loin à la messe en ce XIIIe siècle si pieu ; elle doit donc jouer un rôle de chapelle castrale, d’église paroissiale et de nécropole funéraire des seigneurs. »

D’abord détenue par les seigneurs de Kahler, la seigneurie de Sterpenich passa ensuite aux mains des Autel.

On trouve des traces d’une église à Sterpenich dès le 14ième siècle : le 31 octobre 1345 apparaît le premier document : « Jeanne, dame d’Ell, se déclare « patrona ecclesie parrochialis in Stirpenich » et évoque sa permutation du droit de patronage avec le prieuré de Marienthal.

Puis une nouvelle église de style roman fut édifiée en 1550, probablement sur les fondations de l’ancienne. Cependant, lors d’une visite canonique de 1628, il est dit qu’elle menace ruine et fut réparée. Une nouvelle église fut toutefois construite en 1730et réparée en 1828 ; celle-ci se situait à l’emplacement du cimetière actuel (voir photo d’Yvan tout en bas de l’article) ; à ce moment existait toujours l’entièreté de la paroisse de Sterpenich qui comprenait plusieurs villages grand-ducaux ; la constitution de la Belgique et du Grand-Duché entraîna une réorganisation des paroisses du Moyen-Âge.

Pour diverses raisons et suite à un leg important de la comtesse Yseult de Berleymont à la Fabrique d’église, un nouvel édifice voit le jour en 1899 (voir photo d’Yvan ci-dessus) ; sa construction récupéra des pierres de l’ancien mais dépassa, malgré les dons …, les avoirs de la Fabrique et provoqua pas mal de soucis, sans en ralentir l’édification puisqu’elle fut bénite en novembre 1900 par le doyen d’Arlon.

Tous les bâtiments successifs ont gardé la même orientation : le chœur dirigé vers l’est, vers le soleil levant, symbole de la résurrection du Christ.

Vitrail situé dans le porche de l’église actuelle et représentant l’ancienne église de 1730.

Notions historiques tirées de « Histoire des premiers seigneurs de Kahler-Sterpenich » d’Alfred Jungen, Les Cahiers du Groupe de Recherches aériennes du Sud Belge/Musée d’Autelbas n°41 (2008).

Photos : Arlette Liegeois, Michel Gob et Yvan Feller

15 août 2020 – ASSOMPTION

Marie pensait…

« Faire confiance à Dieu ! J’ai l’impression que beaucoup de mes amies en sont incapables. Pourquoi ?

Il me paraît si simple, si humain, de s’abandonner entre les mains de Dieu. Je veux dire, d’espérer de chercher le bon côté des choses, de croire en l’amour. Les prophètes parlent d’un temps très triste où l’on sera sans cesse dans l’inquiétude du lendemain. J’ai du mal à comprendre ce qu’ils veulent dire. Pour moi, le lendemain est aussi sûr qu’aujourd’hui. Pourtant, je me demande si mon enfant ne naîtra pas cette nuit. Mais je suis très calme, tout à fait en paix avec Dieu et avec tous ceux que je connais. J’ai plein le cœur de tendresse pour cet enfant. Alors tout se passera bien.

Dieu m’a aimée. Dieu m’aime. Il me semble parfois qu’il m’a préférée, mais je n’ose pas trop penser à cela. Il me suffit de savoir que Dieu nous aime tous. L’amour de Joseph pour moi vient de Dieu. Il me l’a dit, un soir. Ce fut pour moi une joie formidable. Je suis sure aussi que mon amour pour lui et pour mon enfant est né de Dieu. Comme cet enfant lui-même…
Un fils m’a été donné. Mais qu’en sera-t-il de lui ?

Je voudrais qu’il ne souffre jamais, et quelque chose au fond de moi me dit que c’est impossible. Alors je souffrirai avec lui. Je m’en séparerai pour qu’il grandisse, mais intérieurement je ne m’en séparerai jamais. Je vivrai avec Lui, par Lui, moi qui vais le mettre au monde. Les prophètes ont dit qu’il serait l’homme de la paix. C’est déjà vrai pour Joseph. C’est à cet enfant que je dois d’avoir été épousée par un homme aussi pacifié, aussi pacifiant.

Quelle chance j’ai ! et je la dois à Dieu qui m’a aimée, qui m’aime.

Quand je pense à mon enfant (c’est presque en permanence), j’ai l’impression de penser à Dieu en même temps.

L’attente des hommes est comblée. « Je rêve de quelque chose d’autre », me disait Ruth l’autre jour en pleurant. Mais, à partir de maintenant il n’y a plus rien d’autre à rêver.

L’« autre » est venu. Il s’est glissé en moi, et par moi dans le monde. Et maintenant il y aura quelqu’un au milieu des hommes. Dès demain peut-être ! Je ne dis pas que les hommes n’auront plus rien à attendre. Mais quand ils auront découvert ce qu’ils attendent, ils comprendront que c’était déjà en eux, au plus profond d’eux-mêmes. Une lumière qui brillera dans les regards humains.

Lumière joyeuse qui inonde déjà le visage de Joseph. Quand il me regarde, je sens que l’Amour pénètre en lui.

Comme un jour, l’amour pénètrera en tous. Et tous seront comme moi, invités à mettre au monde l’amour. »

Extrait de La Foi quotidienne de René Berthier
(repris par l’abbé G.Balthazard dans ‘Rencontre avec lui’)

Poème de Paul Claudel

Il est midi. Je vois l’église ouverte. Il faut entrer.
Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.
Je n’ai rien à offrir et rien à demander.
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela
Que je suis votre fils et que vous êtes là.
Rien que pour un moment pendant que tout s’arrête.

Midi !
Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.
Ne rien dire, mais seulement chanter
Parce qu’on a le cœur trop plein,
Comme le merle qui suit son idée
En ces espèces de couplets soudains.

Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée,
La femme dans la Grâce enfin restituée,
La créature dans son honneur premier
Et dans son épanouissement final,
Telle qu’elle est sortie de Dieu au matin
De sa splendeur originale.
Intacte ineffablement parce que vous êtes
La Mère de Jésus-Christ,
Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance
Et le seul fruit.
Parce que vous êtes la femme,
L’Eden de l’ancienne tendresse oubliée,
Dont le regard trouve le cœur tout à coup et fait jaillir
Les larmes accumulées,

Parce qu’il est midi,
Parce que nous sommes en ce jour d’aujourd’hui,
Parce que vous êtes là pour toujours,
Simplement parce que vous êtes Marie,
Simplement parce que vous existez,
Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !

(Repris du site Croire.com)

Petit flash historique transmis par Thérèse

Le 15 août est un temps fort chez les chrétiens. Dans notre pays ce jour est férié.  Nousfêtons Marie comme Mère de Jésus, notre mère et mère de l’Eglise. 

Les orthodoxes, qui ont aussi une grande confiance en Marie, fêtent ce même jour sa « Dormition ». 

La plus ancienne prière connue à Marie fut retrouvée sur un papyrus grec datant du 3ième siècle :  « Sous ta garde, nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu.  Ne rejette pas nos prières, mais de tout dangers délivre-nous. Vierge Glorieuse et bénie. » 

C’est au Moyen Age que la dévotion à Marie devint vraiment populaire, avec de nouvelles prières. Le Salve Regina (11ième siècle) et l’Angélus (13ième siècle) d’abord  sonné le soir, puis le matin et le midi ; ainsi, il rythmait la vie du village ou du quartier. 

Le rosaire (15 dizaines de chapelet pendant lesquelles on médite les mystères) doit son nom à une couronne ou petit chapelet de roses que l’on offrait, en mai, à Marie. C’est à Saint Dominique et aux dominicains (16ième siècle), que l’on doit la diffusion de cette prière.

Extrait du semainier chrétien (2000)

Reprenons notre belle prière :

Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.

Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

Chantons et redécouvrons les merveilleuses paroles du chant liturgique : Toi, Notre Dame

Toi, Notre Dame (en karaoke)